Alors voilà le film qui a volé la Palme d’or à 120 battements par minute. On peut légitimement se demander ce qui a pris à Pedro Almodovar et à son jury d’accorder la récompense suprême à Ruben Östlund, réalisateur du déjà très remarqué Snow Therapy. Même si cela peut se comprendre. Le film ne manque pas de qualités. Je dois dire que je lui trouve même peu de défauts. Je m'attendais à m’ennuyer, cela n’a pas été le cas. J’ai trouvé cela assez fascinant, pour ne pas dire passionnant. Voilà, pour moi, une belle réflexion sur l’art, le pouvoir, la lutte des classes, la puissance des médias et des réseaux sociaux ou la lâcheté (de nouveau donc). La mise en scène est magnifique, souvent virtuose. Le scénario tout aussi bien brillant. Ruptures de ton, scènes surréalistes, grotesques, dérangeantes, l'ensemble ne nous ménage pas, nous pousse à la réflexion sur les sujets cités plus hauts, tout autant que sur une certaine futilité de la vie. L’interprétation est au diapason. L’acteur danois Claes Bang est vraiment très convaincant. Elisabeth Moss (The handmaid’s tale) est aussi très bien, mais le rôle est peu développé. Avec également l’excellent Dominic West. Sans parler de Terry Notary (La planète des singes) génial dans la scène hallucinante du diner. Au final, je pensais en dire du mal et trouver le temps long et c’est tout le contraire qui se passe. Voilà donc une fable sociale satirique grinçante, aussi réussie sur la forme que sur le fond, qui nous bouscule et ne peut laisser indifférent. Même si le palmarès de Cannes aurait dû être l’inverse : Palme d’or pour 120 BPM et Grand Prix pour The Square...
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