Ruben Östlund n’avait pas réalisé depuis son excellent Snow Therapy en 2014. Il obtiendra la Palme d’Or 2017 avec son Square, l’œuvre d’un musée d’art contemporain, qui incite les visiteurs à l’altruisme et leur rappelant leur devoir à l’égard de leurs prochains. Pour en arriver là, The Square nous plonge dans l’histoire de Christian, un père divorcé et conservateur reconnu de ce musée. Entre comédie commerciale et véritable satire sociale, The Square dresse le portrait d’une société d’apparence en mal de réalisme, de sincérité et de bonheur. C’est lorsque notre protagoniste se fait voler son téléphone portable qu’il va être confronté à ce qu’il souhaite dénoncer à travers l’œuvre qu’il va mettre en abyme. Pas si simple d’agir quand on a toujours été habitué à parler. The Square nous met face à notre lâcheté au travers de différentes séquences dérangeantes. Heureusement Ruben Östlund allège le ton grâce à des situations cocasses et absurdes. Mais il est étonnant de voir comment le cinéaste nous fait rapidement regretté d’avoir rigolé en allant toujours plus loin dans son procès. Dominic West, Elisabeth Moss et Terry Notary sont formidables d’autodérisions. Nous n’avions jamais rien vu de tel.