Support: 4K Bluray Ultra HD
Voilà bien une quinzaine d'années que je n'avais pas mis les pieds à Seahaven pour suivre la vie sans intimité de Truman, coincé entre une mer dont la phobie qu'elle lui inspire est fabriquée de toutes pièces et les placements de produits pour la dernière tondeuse à gazon de la marque *****. Le charme du film de Weir est intact. Annonciateur par accident de la télé-réalité qui ravagerait tout sur son passage quelques années plus tard, porté par une musique touchante et un Jim Carrey qui dévoile une autre facette de sa palette d'acteur, tout aussi touchant. S'il manque parfois d'un brin de subtilité, c'est peut-être à cause de l'essence même de ce qu'il décrit, un entertainment sale qui se cache hypocritement derrière des platitudes basées sur "le bonheur apporté à des millions de foyers". La forme est au service du fond, les caméras embarquées ça et là brisant tout semblant de dignité à cette production sans âme, tout semblant de relation qui existerait outre un chèque de fin de mois. Non, la seule constante dans ce monde clinique, c'est bien Truman, un guignol naïf et bienveillant qui mérite bien sa place au paradis, cette porte dans les nuages.
Bonus:
How's it going to end? (40 minutes)
Making of en compagnie du cast et de Peter Weir, retraçant le projet depuis son écriture par Andrew Niccol (Gattaca, Lord of War...) jusqu'à la conception de son final. On y apprend pas mal d'anecdotes de tournages, notamment que la ville de Seahaven n'est pas un décor artificiel mais une véritable cité balnéaire sortie de terre sur plans (Seaside), jugée trop fausse par l'équipe de production et retravaillée en digital pour la rendre plus crédible. La dystopie réelle qui surpasse la fiction. C'est globalement bien monté, rythmé et intéressant.
Faux-finishing (12 minutes)
Interview des équipes ayant travaillé sur les effets digitaux du film, notamment la création du dôme, des arrières plans en digital matte painting où l'ajout d'étages aux bâtiments du centre-ville. Anecdotique mais pas inintéressant.
Scènes coupées