Peter Weir met en scène ce scénario osé d'Andrew Niccol à qui l'on doit le déjà surprenant "Bienvenue à Gattaca", un scénario qu'il dut réécrire 12 fois pour satisfaire la Paramount et le metteur en scène qui le trouvait trop sombre. Surement est-ce la raison du choix de Jim Carrey dans le rôle principale (après avoir envisagé Robin Williams). Un choix loin d'être évident à l'époque où Carrey, au sommet du box office, n'avait joué que dans des comédies potaches et n'était pas du tout considéré par les critiques. Une occasion qu'il su saisir pour changer de registre en diminuant son salaire de 8 millions de dollars. Un choix qu'il ne regrettera pas et qui lui ouvrit la porte à des films bien plus considéré ("Man on the moon", "Eternal sunshine on the spotless mind"). Malgré cela, ce scénario séduisant pèche par trop d'invraisemblances (la taille du studio, des caméras même dans les zones "interdites") et de questions sans beaucoup de réponses (son éducation, son travail, la gestion des comédiens, la quasi absence des opposants au show). Ron Howard reprendra le même thème quelques mois plus tard avec "En direct sur EdTV" avec un héro conscient de son statut lui et abordera plus concrètement les problèmes qu'une telle situation peut entrainer.
Un concept intéressant durant le développement du film voulait que les projectionnistes des salles de cinémas interrompent volontairement la projection du film en dévoilant un système vidéo filmant les spectateurs de la salle en direct pour rendre le film plus méta.
Toujours est-il que "The Truman show" fut un court temps précurseur sur ce qu'allait devenir la télévision. Peu de temps après, une avalanche de reality show ("Loft story" fut le premier en France en 2001) allaient envahir les écrans du monde entier... et pas pour le meilleur...