Un égorgement au son de la flûte triste
Au premier abord, on pense beaucoup à un film asiatique surtout via le nom du réalisateur et de son acteur principal mais il s'agit d'un film américain enfin disons plutôt d'un métis américano-coréen (un mélange détonnant?). Il a été tourné en Nouvelle Zélande comme Le Seigneur des Anneaux dont il partage aussi un producteur (Barrie Osborne). Ce lieu de tournage lui permet d'acquérir des décors de toute beauté.
S'il est sorti directement en vidéo chez nous, c'est qu'il a été un four monumental au box-office américain. Pour un coût de 42 millions de dollars, il n'a rapporté dans le monde que 11 millions. Il se classe donc parmi les plus gros flops du box office au côté de MacGruber et Jonah Hex. D'autre part, il a été descendu sur le site réputé Rotten Tomatoes où il a chopé une moyenne de 4,6/10 sur 29 critiques.
C'est donc avec beaucoup d'appréhension qu'on lance le film mais la magie prend. Certes la maîtrise technique laisse à désirer mais cela donne un côté kitsch à l'ensemble qui collera particulièrement à l'univers de ce guerrier qui renonce au sabre pour protéger un bébé (le dernier de la lignée de son clan ennemi). « Un maitrise technique qui laisse à désirer » en effet, le film se permettant beaucoup d'audace visuelle. Il arrive que parfois techniquement cela ne suit pas mais ce serait dommage d'en faire l'impasse car on raterait des scènes magnifiques et des décors poétiques.
Le film se déroulant dans un seul lieu, on dispose d'un petit village de western en ruine avec des habitants au look un peu loufoque, une sorte de bande de Freaks avec tout de même trois grosses stars : Geoffrey Rush (l'homme qui murmurait à l'oreille des rois), Kate Bosworth (bombe chargée de vampiriser les jeunes) et Tony Cox (le nain qui piquait la copine de Jim Carrey en lui laissant ses trois gosses). On peut aussi compter Danny Huston qui incarne ici le bad guy. L'ensemble joue plutôt bien. Geoffrey Rush se lâche et cabotine avec un grand plaisir visible. Il m'a bien fait marrer sur une scène où il interrompt le bad guy d'une manière complètement insouciante. Inutile de vous dire que le contrecoup fait plutôt mal...
L'histoire : un guerrier solitaire en charge d'un bébé et qui tombe amoureux mais le passé le pourchasse. Classique mais efficace et surtout propice à de belles bastons. L'ensemble est bien filmé, dynamique et surtout le combat final, qui voit s'affronter des dizaines d'assassins asiatiques contre des bandits de l'Ouest, est fun mais le summum survient lorsque le héros affronte son maître sur un coucher de soleil de toute beauté. Une très belle scène. The Warrior's Way n'est pas dénué d'humour.
Conclusion :
Un bon film d'action qui vous demandera de fermer les yeux sur des effets spéciaux qui font le yoyo (parfois complètement ratés, parfois très beaux). Typiquement le genre de film qui rencontrera son public (comme Hellboy) sur le marché de la vidéo. En le visionnant, on a du mal à comprendre la très mauvaise réception qu'il a eu aux States.
Bonne copie rendu par Lee Sngmoo pour son premier film dont il a aussi écrit le scénario. Vivement sa prochaine œuvre en espérant qu'elle garde le même esprit.