Intolerable Reality

Qu'on se le dise, le drame sportif est un genre qui n'est ni nouveau ni original. Ainsi, le réel exercice de Gavin O'Connor était ici de donner de la profondeur à ce dernier et de l'étoffer afin d'arriver à un résultat final qui ne laisse pas indifférent. Ce résultat final se nomme The Way Back. Il est d'ailleurs relativement passé inaperçu, ce qui est selon moi bien dommage. Le film raconte l'histoire de Jack Cunningham, un homme désabusé et divorcé à la suite du décès de son fils. Jack est très dépendant à l'alcool et son quotidien est au mieux, terne. Il se verra proposer de coacher l'équipe de Basket de son ancien lycée. Selon moi, la première chose qui nous envoute dans ce film, c'est la performance magnifique de Ben Affleck. Un acteur selon moi très sous-estimé et ayant fait des choix de carrières douteux.
Dans The Way Back, Ben Affleck nous propose ainsi un jeu d'une justesse qui force le respect dans son rôle de personnage profondément triste et habité par une colère perpétuelle "I never stop being angry..". On peut tout-à-fait penser que ce personnage l'a inspiré, étant lui-même dépendant à l'alcool et ce, depuis plusieurs années. Ainsi, il est toujours juste, jamais dans le surjeu.
Visuellement, le film est beau sans être tape à l'œil, la lumière est quant à elle très soignée notamment au bar ou lors des match de basket. La mise en scène est d'une grande efficacité, certains plans sont d'une grande finesse comme par exemple le plan séquence quand Jack se hâte au bar après une mauvaise nouvelle médicale concernant le fils de son ami. Le film est rythmé par les ivresses de Jack et on est gardé en haleine tout du long. Il fait aussi preuve d'une grande pudeur dans les thématiques qu'il traite, jamais rien n'est explicité, un bel exemple est la scène évoquée plus tôt où Jack assiste impuissant à la révélation médicale sur le jeune David, le choix est fait de nous laisser hors de l'intimité de cette famille et nous n'avons d'elle que ses réactions.
Et enfin la musique, bien qu'oubliable reste cependant tout-à-fait pertinente et adaptée, certains morceaux de la B.O sont même très beau comme "Intolerable Reality". Le film se conclut par une magnifique catharsis, celle à la fois de Jack mais aussi de Ben..