Philip Kaufman fait parti de ces réalisateurs à la carrière discrète, alors même qu'il a dirigé quelques grands classiques du 7ème art ("L'étoffe des héros", "L'insoutenable légèreté de l'être"). "The white dawn" fut son premier gros tournage épique en voulant réitérer l'aventure du tournage de "Nanook l'esquimau" tourné 50 ans auparavant. Depuis, la culture inuit n'avait quasiment plus été filmée au cinéma. Réalisateur du Nouvel Hollywood, Kaufman se refuse à une mise en scène de carton pâte et cherche à filmer l'authenticité. Son tournage aura lieu en plein territoire inuit au nord du Canada, dans des conditions qu'on imagine bien compliqué.
Mais aujourd'hui, plus personne ne se souvient de ce film. Il fut un échec commerciale aux USA et n'est jamais sorti en France. Car, à trop vouloir chercher l'authenticité, Kaufman s'est un peu perdu en route, en consacrant bien trop de temps à montrer les rites et les meurs inuits, au détriment de l'arc narratif de ses personnages. Si en plus, on ajoute une fin tragique (que les américains détestes) et par dessus tout, une classification aberrante d'interdiction aux moins de 17 ans à sa sortie en raison d'indigènes montrant leurs poitrines; rien d'étonnant à l'échec de cette production.
Le seul point positif sera que le film sera repéré par Irwin Winkler qui retiendra le nom de Kaufman pour lui proposer de mettre en scène "L'étoffe des héros".
50 ans encore plus tard, alors que l'on a fêté les 100 ans de "Nanook l'esquimau", c'est bien ce souci d'authenticité qui sauve encore le film malgré le temps. Et même si le film comporte de longs tunnels de mise en scène, son exotisme parvient tout de même à nous fasciner encore.