Silence, on tourne !

La trame de fond de ce film est un grand classique du cinéma : deux monde que tout oppose, qui vont finir par s'attirer et apprendre l'un de l'autre pour mieux avancer. Ici le monde campagnard des bûcherons et les citadins venus tourner un film de zombies chez les premiers.

Le film commence par dresser un portrait bien peu flatteur du microcosme d'un tournage de film, et qui pourtant est extrêmement réaliste : des techniciens arrogants, sans gène, un brin sadique avec les stagiaires, se comportant de façon bizarre aux yeux des villageois. Mais après ce regard froid et détaché sur ce grand Bazard ambulant, le réalisateur va aussi en montrer son coté fascinant qui finit par conquérir Katsuhiko le bûcheron, par son côté ludique et conviviale d'une équipe qui se soude autour du projet fédérateur d'un tournage de film. Un monde où chacun met ses compétences au service des autres. Une vision qui va à l'encontre du monde de Katsuhiko, bien réglé et solitaire dans sa routine de travail et qui l'amènera à se questionner sur son destin et ses relations avec son fils au chômage.

Le deuxième personnage, à savoir le jeune réalisateur du film, Koichi, est lui assez fictif et bien peu réaliste par sa timidité excessive à ce poste, mais il sert parfaitement le scénario par sa ressemblance au fils de Katsuhiko, et plus ces deux personnages se rapprocheront, plus le monde établi de Katsuhiko va se fragiliser au contraire de celui de Koichi, qui puisera sa force dans la confiance que le bûcheron lui accordera.

Le film souffre d'une durée un peu excessive de 2h10, qui aurait pu être raccourcit d'une demi-heure facilement, mais comporte de très belle scènes et beaucoup d'humour tirant parti d'un très bon casting de seconds rôles.