Filmé par Cédric Klapisch et un Miguel Octave.
Spectacle vu en salle sans rien en savoir: j'ai payé une place de cinéma 16 euros pour voir le show en direct; il est désormais gratis sur arte.tv... ;-) .
En tant que plouc de province, j'y suis allé que sur le nom de James Thierrée ("le-petit-fils-de-Charlie-Chaplin") dont je n'ai jamais pu voir les spectacles qui ont de telles bonnes critiques.
J'avais aussi vu que c'était mis en images par Cédric Klapisch, réalisateur entre autres de
Riens du tout, Le bien naître, une Auberge espagnole et Ce qui nous lie;
titres qui vont assez bien aussi aux quatre œuvres présentées.
Bon extrait ===>: https://www.youtube.com/watch?v=f9FWZeb88_c ( meilleur que la bande annonce sans vraies images de la soirée mais avec danseurs)
On voit le travail de 4 chorégraphes.
Je ne connaissais aucun de ces auteurs.
J'ai aimé le travail de Crystal Pite (la 4e pièce;60 danseurs) et de Hofesh Shechter (la 2e; 9 danseuses folles).
J'ai été déçu par celui de Thierrée (1e) qui était la raison pour laquelle j'allais voir ce spectacle
Iván Pérez (3e; 10 danseurs à la Michel Serrault) a donné un service minimum et son interview le confirme:
_ "je suis arrivé sans savoir; j'ai parlé aux danseurs et on a trouvé ensemble cette idée"
et ça résulte à des ersatz de Zaza Napoli mélangées à des Priscilla, folles du désert.
1) presque Riens du tout:
...dans cette première pièce, des danseurs déguisés en insectes rampent de partout et se passent des globes brillants...le spectacle commence dés l'entrée du théâtre et dans ses couloirs ...ça devait être excitant pour les spectateurs en chair et présents sur place; c'est ennuyeux et vide pour ceux qui regardent le film...
Des sortes de dompteurs crient aux gens de "ne pas nourrir ces animaux" , de "bouger" et "marcher avec les danseurs pour tout voir":
_"NE RESTEZ PAS DEBOUT A LA MEME PLACE COMME DES MERDES"
"don't stay there like SHITS"
...c'est agréable...
Les costumes ont notamment de très jolis pompon de rideau
Ces costumes sont le principal intérêt de cette chorégraphie;
ils ont fait suer les petites mains de l'atelier costumes de l'Opéra Garnier qui, elles, ont bossé...
Dans l'interview plus tard, entre la 3 et 4e pièce, Thierrée confirme:
_"J'aime faire suer les gens, j'aime voir la sueur et les poches sous les yeux"
2) Le bien naître...pauvres mamans:
la deuxième pièce est très captivante; ça commence par 9 femmes au fond de la salle alignées façons peloton d' exécution qui vont alterner des danses douces et harmonieuses avec des moments d'hystéries dansées superbes... à la façon du clown psychopathe de ça de Stephen King quand il se précipite sur les enfants pour les manger...
...au début, le chorégraphe nous crie que sa mère l'a "abandonné quand il était enfant"
...à la fin, il crie qu'il ne "pardonnera jamais"
on avait deviné...
en interview le chorégraphe Israélien confirme que c'est 9 forces de la nature primesautières, parfois démentes et d'autres fois angéliques représentent "sa vision de la femme..." (sic)
3) Auberge espagnole:
la 3e pièce est le travail de branlot, d'escroc, de fainéant (à la conception, pas à la réalisation car les danseurs, eux, suent), le banal, le déjà-vu...
mais 10 superbes corps à capacités impressionnantes mais dans une gestuelle et idée banales de représentation de la sexualité de l'HHHhomme sous toutes ses facettes...10 hommes dansent et s'aident tous déguisés en différentes panoplies ...
un mélange de Michael Douglas en Liberace, Michel Serrault en Zaza Napoli et autres Terence Stamps en Priscilla
4) Ce qui nous lie:
La dernière pièce de Crystal Pite et son équipe est INOUBLIABLE: ils ont énormément travaillé, elle, et ses danseur et danseuses.
60 danseurs qui m'ont fait penser à des moments à des formations de soldats romains où leur dos et bras sont comme des boucliers et drapeaux......tous ces danseurs et danseuses deviennent qu'un corps comme une mille-pattes
puis l'instant suivant,tous retrouver leur individualité ...
Regarder cette dernière pièce est comme regarder un essaim d'abeilles ou ces vidéos spectaculaires de nuages d'étourneaux mais ici ces danseurs ont un corps humain...et quel corps!
**
Crystal Pite et ses danseurs rendent un si bel hommage à ce que c'est qu'être humain, à la chance d'avoir un corps, d'être un individu, d'avoir une famille et de vivre avec d'autres. De se réunir. Se soutenir. Former une équipe.
Et le tout AUSSI (mais pas que) grâce à la musique de Vivaldi qui vous aspire et nous lie et mélange aux danseurs ... [
**Ce sont les 4 saisons de Vivaldi recomposées par Max Richter; œuvre tant aimée sur SC...en interview Pité explique que le tout est un hommage aux canons.
(((Si vous voulez un meilleur texte et plus d'infos, le suivant est du site de l'Opéra:
"Quatre créateurs contemporains sont réunis pour ce programme et entraînent les danseurs de l’Opéra dans une nouvelle forme de modernité où les corps vibrent avec intensité.
En ouverture du spectacle, James Thierrée investira les parties publiques du Palais Garnier et nous fera découvrir son univers onirique.
Puis l’Israélien Hofesh Shechter, régulièrement salué pour ses danses telluriques aux états de transe, offre une nouvelle version de sa pièce The Art of Not Looking Back.
L’Espagnol Iván Pérez investit pour la première fois la scène de l’Opéra avec une création pour dix hommes.
La Canadienne Crystal Pite revient avec The Seasons’ Canon, création éblouissante qui avait enthousiasmé le public du Palais Garnier la saison dernière.
1)'Frôlons' de James Thierrée
Création dans les espaces publics; Chorégraphie Assistant(e): Thi Mai Nguyen Lumières: Cécile Giovansili-Vessière; Costumes: ...Opéra Garnier
2) 'The Art of Not Looking Back' d' Hofesh Shechter
(Musiques: Hofesh Shechter, John Zorn, J.S.Bach, Nitin Sawhney); Costumes: Becs Andrews; Eclairages: Lee Curran
3) 'The Male Dancer' d' Iván Pérez; Musique: Arvo Pärt; Costumes: Alejandro Palomo; Lumières et Scénographie: Tanja Rühl
4) 'The Seasons’ Canon' de Crystal Pite; Musique: Max Richter recomposant Antonio Vivaldi (The Four Seasons); Décors: Jay Gower Taylor; Costumes: Nancy Bryant; Lumières: Tom Visser
(Les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet; Musique enregistrée)
Ce spectacle fait l’objet d’une captation réalisée par Cédric Klapisch, coproduite par l’Opéra national de Paris, Bel Air Média et Arte, avec le soutien du CNC et de la Fondation Orange, mécène des retransmissions audiovisuelles de l’Opéra national de Paris. Ce spectacle sera retransmis en direct sur Arte Concert le 24 mai 2018 à 19h30. Il sera également retransmis le même jour en direct avec le concours de Fra Cinéma, dans les cinémas UGC, dans le cadre de leur saison Viva l’Opéra ! et dans des cinémas indépendants en France et dans le monde entier.)))
Il sera retransmis ultérieurement sur Arte.