To the Bone par Nez-Casse

L'anorexie est un sujet sérieux et assez épineux, qui concerne bien plus de monde qu'on pourrait le croire. Sujet quelque peu difficile à aborder, on compte tout de même une vingtaine de films portant sur ce thème.
Ici, on nous raconte l'histoire d'une jeune fille de 20 ans, Ellen, atteinte de ce trouble alimentaire et de son combat contre cette maladie. Et après de nombreuses hospitalisations infructueuses, elle va intégrer un programme spécial dirigé par le Docteur Beckham. Tout au long du film, la question qui va se poser, que ce soit pour le spectateur ou pour la protagoniste, est de savoir si oui ou non, elle veut s'en sortir, si oui ou non, elle veut vivre.

Ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant dans ce film, c'est la manière dont il est raconté, et le réalisme qu'il en ressort. En effet, il est précisé au début du métrage qu'il a été réalisé avec des personnes ayant souffert de cette maladie, ce qui nous permet de nous rapprocher encore plus de la réalité, et de ce fait, de nous rapprocher des personnages.

Les acteurs sont vraiment convaincants, Lilly Collins (pour ne citer qu'elle) ayant parfaitement assimilé le rôle qui lui a été attribué. Elle porterait presque à elle seule le film ; par contre, selon moi Keanu Reeves manque un peu de naturel, on dirait qu'il y a une espèce de barrière entre l'acteur et le personnage, rien qui ne gâche le film, mais cela reste dommage.

Bien évidemment, le tout est loin d'être parfait : on retrouve par exemple des phrases bateau et un peu agaçantes parce qu'on nous les sort vraiment partout et à tout va, comme le très, trop connu

"si tu meurs, j'te tue"

certains passages sont à la limite du ridicule (je pense notamment au moment du biberon entre mère et fille ...), quand d'autres sont totalement clichés (comme la séance de thérapie familiale qui finit en réglage de compte entre les différentes mères) - mais c'est peut être aussi ce côté cliché qui donne à l'histoire de la crédibilité. J'entends par là que, dans la vie réelle, ce serait une scène presque banale si j'ose dire, un passage presque obligé dans ce genre de situation, et cela rapproche le film un petit peu plus encore de la réalité.

Pour terminer, je dirai que le film est plus axé plus sur les aspects marquants, voir dérangeants du sujet qu'il traite, mais c'est probablement ce qui fait sa force, puisque mine de rien, une fois qu'on l'a vu, on ne l'oublie pas si facilement.