On pourra y être sensible, ou non... aux moyens, à la mise en forme du véritable protagoniste du film, Moses, en l'image d'un chat qui nous offrira la vision objective d'un couple pour qui tout sourit.
Kater, c'est l'allégorie, de la vie : la vie de couple, si on s'en tient au synopsis, mais la vie elle-même, surtout, avec sa longue déchéance inévitable... puisqu'arrive un moment où tout se meurt, ce qu'on a vu, ce qu'on a vécu, puis soi-même, qu'importe notre statut professionnel, nos réussites, ou le rang social qu'on a pu cultiver, tout finit, toujours, par retourner à l'état d'un rien.
L'incroyable ascenseur de la vie qui achève sa dégringolade.
Si la façon de filmer, assez rapprochée et intimiste au début, se veut plutôt simple dans ses procédés, il y a certaines notes dissonantes, une heure de trop selon moi, pour raconter ce qu'on finira par voir venir à mesure que les tensions s'installent. Le jeu d'acteur est juste et efficace grâce à cet apport de réalisme qui se veut constant. La nudité des amants perd, au fur et à mesure, tout son côté sensuel pour n'apparaître plus que vulnérable, soulignant un peu plus la vacuité de notre espèce.... Quant à la scène 'brutale", elle reste d'une efficacité redoutable.
Cela pose des questions sur notre manière d'être, sur la faculté qu'a l'être humain de jouir de sa vie en devenant l'ignare petit rêveur qui espère, qui en vient même à croire, à imaginer, que tout ira toujours bien. Bien que les statistiques nous rabâchent que la mortalité moyenne est de 72 ans (par ci, par là), que le taux de divorce est de 52% (on dira 52%, même si j'ai des doutes), on continue d'espérer le cas particulier, la différence. Puisque c'est bien connu : cela n'arrive qu'aux autres.
Pourtant, il en faut, des rêveurs ; ne serait-ce que pour réaliser des films.