pour mes lecteurs cinéphiles qui ne seraient pas assez cultivés, je précise que tony manero est le nom du personnage incarné par john Travolta dans saturday night fever (à ne pas confondre avec Toni Montana-Scarface)
Un personnage refuge pour les sans grades auquel ils peuvent s'identifier et en l'imitant peuvent se sentir roi le temps d'un passage dans un show télévisé de seconde zone sur les sosies ou sur la scène d'une discothèque le samedi soir.
Le film raconte l'histoire d'un de ces sans grade ou plutôt la non histoire car quand on lui demande ce qu'il fait dans la vie, il se contente juste de dire "ça", sa vie se résumant à être un clone de john Travolta.
le mauvais gout associé à l'univers du disco donne l' occasion à Pablo Larrain de pratiquer une esthétique de la laideur et par extension de donner une image glauque de la société chilienne sous le régime policier de Pinochet (un peu artificiellement car rien a voir avec l'autre)
Tout est volontairement laid dans son film, la photographie, la façon de filmer, les décors, l'environnement urbain, les scènes de sexe, les accoutrements, les numéros de danse proprement dits…
j'avoue ne pas avoir été trop séduit par cette approche radicale et notamment par le personnage du film sans psychologie propre sinon d'être un psycho-killer obsédé par le film saturday night fever
le film me rappelle trop henry serial killer de John Mc Naughton avec la même esthétique et dans lequel on montrait le serial killer en train de tuer sans explication et raison apparente.( je n'avais pas trop aimé ce film que je trouvais audacieux mais totalement vain )
Au final, Je trouve l' approche du film pas si intéressante,un peu limitée même il existe une cohérence entre la forme et le fond.
Mais bon, le film a au moins le mérite de ne pas laisser indifférent, qu'on l'aime ou on le déteste ou comme moi qu'on le trouve un peu complaisant et trop facile.( le film est moche même si c'est fait exprès et sans véritable fond)