Il y a une chose merveilleuse dans cette série c'est la pluralité des générations qui entrent et sortent de la vie de la famille Kuruma, on a de jolies actrices en fin de carrière, de toutes jeunes, de grands acteurs vénérables qui n'ont plus rien à prouver mais auxquels Yoji Yamada rend un ultime hommage et très souvent, faut dire ce qui est, ils volent la vedette à tout le monde :p
Je me souviendrais toujours de ce peintre (Jûkichi Uno) aussi fantasque que parfaitement flegmatique dans le film 17 et ici un seigneur (Kanjûrô Arashi ) aux manières archaïques dont les convenances sont encore issues de l'époque féodale s'impose devant le reste du casting malgré le peu de scènes dont il dispose.
Cet épisode 19 possède les mêmes qualités que le reste de la série mais se démarque tout de même via cette même singularité que le 17 : Il n'y a pas vraiment de romance folâtre entre Torajiro et sa prétendante (un à tout casser dans la dernière partie) Yoji Yamada préférant orienter son récit vers la recherche de la veuve du fils décédé de mon seigneur, pas de doute quant à l'identité de la jeune femme! Au bout de presque une vingtaine de films on ne doute pas non plus de la maitrise avec laquelle Yoji Yamada joue avec un scénario relativement simple mais qui lui permet de déployer de jolis instants dramatiques et désopilants avec l'aisance qu'on lui connaît. Une fois de plus il s'amuse de l'attente du spectateur, avec l'information cruciale dont nous disposons mais pas les personnages, pour jongler avec différentes émotions.
Et je pense que le tour de force de ce film en particulier, là où les quelques épisodes succédant au premier échouaient, c'est de rendre cette relation amoureuse prise sur le tard très émouvante alors que comme dis plus haut ce n'est pas le cœur de cette histoire, j'y croyais encore à ce bonheur à portée de main lié à un concours de circonstances qui ne faisait que réussir à notre vagabond depuis le début film, c'était trop beau être vrai :(
Une désillusion très amère mais toujours enrichie par cette fameuse scène de fin (dans mes coups de cœur) ici particulièrement drôle puisque taquinant Torajiro dans une situation en miroir du confort qu'il a pu obtenir plus tôt dans le métrage et que demander de mieux que de cloturer un visionnage avec un magnifique sourire aux lèvres.