J'étais mais à deux doigts de lui mettre un 10/10 mais de retour à Shibamata après cette belle excursion de plusieurs jours le souffle retombe brutalement et le dernier acte avec le père veuf et sa fille patine méchamment au regard de tout ce qui s'est passé préalablement.


Ce film 36 se sert toujours magistralement des standards de la série avec sa structure caractéristique tout en l'agrémentant légèrement de petites nouveautés, suffisamment pour ne pas larguer le spectateur (parce que oui il suffit que tu m'enlève une partie du générique du début pour que je perde complètement pied) mais dynamiser un récit qui en arrive presque à sa quarantaine, résultat ? Torajiro arrive pour repartir immédiatement retrouver Akemi sans passer par la case dispute, c'est tout? bah c'est déjà beaucoup ! Ah et puis Octopus se ridiculise sur la chaine info au vu et au su de tous donc.
Le voyage est rafraichissant et il l'est d'autant plus que les deux touristes vont être amenés à se séparer par la force des choses (inutile d'en préciser l'origine).
La mise en miroir des deux cœurs brisés est magnifique et il plane entre les deux le même chagrin d'amour accompagné de désillusion. Une parenthèse lénifiante pour la jeune femme qui je l'espère aura droit à la même attention de la part de Yoji Yamada pour les prochains épisodes.
Nouveauté supplémentaire : Le coquin il filme un corps de femme tout nu ! Oh là là rendez moi ma chasteté !


C'est marrant de voir Mitsuo grandir aussi vite à tel point qu'il s'immisce dans les conversations pour parler des amours de son oncle au grand dam de sa famille s'en apercevant systématiquement bien trop tard. On a droit à la fameuse séquence des mots à proscrire mais cette fois ci conseillés par Akemi pour le bien être de son oncle en pleine mélancolie amoureuse et surtout un départ du magasin de Torajiro que celui-ci déguise en arrivée quand sa belle madone se pointe devant l'échoppe (la dernière fois que cette feinte comique est utilisée remonte aux premiers épisodes je crois).
Pour finir le "Handsome boy!" en japonais de Akemi s'adressant à Mitsuo est tellement drôle, j'adore son impétuosité à cette fille, sans exagérer je crois que c'est le plus bel ajout qu'a pu faire Yoji Yamada.


Mon seul reproche mais malheureusement ça n'arrivera jamais c'est que j'aimerais bien pour une fois que le réalisateur prenne des petits risques quitte à bouleverser cette image "so japonaise" de la famille : Akemi est malheureuse en ménage, donne lui ce qu'elle désire ! Le jeune homme de l'auberge lui correspondait tellement mieux, fallait le faire venir à Tokyo ! Mais non c'est le destin de la femme japonaise de subir sans rien dire/faire et d'être finalement à la place qui lui incombe même si c'est une belle rebelle énergique comme Akemi. J'en demande beaucoup trop je le sais.


Je vais faire un petite pause d'une semaine ou deux avant d'attaquer les suivants.


Ps : Finalement on s'y habitue au générique loin de Shibamata et sans slapstick surtout quand il se déroule en plein momijigari (contemplation des érables en automne)


On a la plus belle chanson de toute la saga avec ce Momiji Teiichi Okano

HuangFeihong
8
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le 9 janv. 2022

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HuangFeihong

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