La qualité augmente crescendo à chaque nouveau film! Vivement le 9 qui a très bonne réputation.
Je crois qu'on a le départ anticipé de Tora le plus rapide (dès la 18ème minute ! :p ) dans une scène où je ne l'ai jamais vu faire preuve d'autant d'ignominie envers un proche, sa sœur ici, elle si affectueuse qui est prête plus que jamais à se rabaisser pour ne pas que son frère bourré comme jamais fasse une esclandre devant ses vieux. Elle a été difficile à supporter cette scène pour moi :-(
J'adore ces épisodes là fragmentés en plusieurs petites histoires qui finissent par récompenser Tora par la bonté dont il peut faire preuve (souvent naïvement puisqu'il ne pense pas aux conséquences immédiatement : ça le conduit souvent à ne plus avoir de fric! mais à quoi bon il retombe toujours sur ses pattes) ou même d'autres plus secondaires (juste voir une de ses madonnes bavarder avec la famille ou Sakura à la fin d'un épisode c'est une belle récompense en soit).
C'est là où chaque épisode de Tora san me subjugue, les personnages ont des défauts qu'ils ne cachent pas, bien entendu que certains traits de caractère de Torajiro sont indécents, sa naïveté se transforme aussi en maladresse un peu gênante pour tout le monde (cf les funérailles hilarantes et compatissantes autant pour sa sœur gêné que pour Tora qui veut vraiment bien faire) , il donne trop comme il est peut-être de mauvaise foi, aussi bourru qu'un ours ou tendre comme un chat qui roule son pelage dans de la cataire (Est-ce qu'un jour je vais comprendre les proverbes de Tora ? je n'en capte aucune :rire: mais celle-ci est plutôt mignonne ) , l'effervescence de ses émotions en font un idiot pour beaucoup mais il est aussi source de méditation pour d'autres.
Il a quand même crée une magnifique galerie de personnages Yoji Yamada.
On est légèrement sorti des sentiers habituels avec une love interest manquée encore plus amère que les précédentes, pas de mari ou de rencontre fortuite pour la jolie veuve, la rupture se fera par la douce mélancolie d'une discussion nocturne sur une véranda ouverte : On cadre Torajiro à hauteur de poitrine au premier plan tandis que la jolie femme prépare le thé en arrière plan. La composition est fabuleuse tant elle donne la sensation d'avoir deux être si proches physiquement mais en même temps loin l'un de l'autre avec - et je l'ai encore jamais souligné- la partition si compatissante de Naozumi Yamamoto utilisée avec finesse et sans excès.
De toute manière on sait Yoji Yamada très à l'aise avec les scènes de dialogues à table, tantôt parade comique hilarante, d'autres fois joutes verbales agitées (le plus souvent avec l'oncle, le pauvre) et aussi moments d'une profonde pitié.
En parlant de conflits avec l'oncle je pense que la violente dispute dans la dernière partie est une des plus intentes depuis le 1er film.
Je l'ai adoré celui-ci parce que tout le monde reçoit les bienfaits d'un contact avec Torajiro, quand bien même celui-ci se fait dans la douleur ou l'embarras (sans doute que les funérailles est une des mes scènes préférées - tiens va falloir que je fasse un top là aussi - avec la relation qui se noue avec le beau-père ensuite, qui résume toute la complexité de ce chat sauvage et le magnétisme qui le caractérise). Et puis j'étais un peu énervé contre Sakura même si on peut la comprendre aussi.
Bref c'est encore une fois très touchant et toujours aussi drôle, les allées et venues de Tora devant la devanture, la confusion lorsqu'il voit juste les pieds de sa sœur !