Voilà on y est ! Chant du cygne pour Kiyoshi Atsumi.... et j'ai du mal à croire que l'équipe de tournage n'était pas au courant que l'acteur n'en avait plus pour longtemps tant ce 48ème film est une concrétisation pour nos deux hommes au cœur brisé.
La recette? Eternellement la même ! et pourtant... et pourtant Yoji Yamada n'a cessé de me surprendre pendant 1h46 !
Ce film c'est un peu un best of de tout ce qui a fait le succès de cette immense saga qui s'est étalée sur 26 putains d'années (vous rendez vous compte ? Deux décennies !), j'y ai retrouvé ABSOLUMENT tout ce qui a fait chavirer mon cœur sur les épisodes que j'estime être les meilleurs:
-Torajiro introduit dans une situation inattendue (le séisme de 1995 à Kobe) par un moyen inattendu (un reportage TV); j'ai hurlé de rire quand il apparaît au côté d'une certaine personne ahah!
- Clore cette immense saga en convoquant une dernière fois les deux femmes les plus importantes pour nos deux tragédiens de l'amour
- Des environnements toujours plus idylliques, propices à la reconstruction/l'introspection des personnages avec un immense respect pour les us et coutumes de la région : le dialecte conservé entre autre et des chants, beaucoup de chants !
- Ces petits détails qui témoignent d'un Japon en perpétuel mouvement, un japon qui se modernise, un Torajiro toujours surpris par les nouveautés qu'il découvre (un téléphone sans fil ici) et surtout une grande famille en mutation elle aussi.
- Cette atmosphère morose et une ambiguïté dans l'état d'âme d'un personnage que je n'ai plus jamais retrouvé depuis le 7ème épisode : vous savez quand Sakura part rejoindre son frère dans un coin reculé du japon et où il y a ce climat délétère avec ce littoral déchainé, de la pluie et ces secours au loin qui remontent un corps au milieu de récifs acérés; bah maintenant c'est Mitsuo qui déconne le pauvre ! Et ce panneau Brrr ça fait froid dans le dos !
- Lily + Torajiro main dans la main au milieu de Shibamata c'est à chaque fois des moments uniques dont je savoure le moindre instant !
- Et là Yoji Yamada bouscule nos habitudes ! : les personnages réagissent ENFIN ! cette récompense mon dieu qu'elle est belle putain ! Mitsuo réagit avec dix trains de retard mais bordel cette scène à la plage mais c'est pas possible de capturer des retrouvailles aussi merveilleuses pendant que Torajiro et Lily les observent au loin, tu sens la crispation sur leur visage, la joie de la parole et du geste qui ne peut qu'arriver, c'est inéluctable et quand ça arrive.... oh là là j'ai fondu en larmes - de joie - !
Même Mitsuo est drôle dans ce film alors que ce n'était pas son point fort jusque là !
Mais la plus belle reconnaissance à la fin c'est ce sourire qui me faisait craquer depuis 47 épisodes mais qui atteint son zénith ici : celui de Sakura à l'entrée du magasin heureuse du départ de son frère, qui l'eût cru ?
48 films sur 26 ans dont je me suis délecté en l'espace d'une année, ma plus belle année cinéphilique depuis que je suis sur ce site !
Je ne voulais pas mettre 10 avant d'avoir visionné le 50 mais je ne pensais pas être à ce point bouleversé par ce 48ème film... Yoji Yamada aura été généreux jusqu'au bout.