Ne faites pas la même erreur que certains spectateurs visionnant celui-ci avant les 49 autres... c'est très con et le film n'aura évidemment pas la même saveur, rien ne vous touchera en plus...
Bref voyez l'intégralité de la série et vous serez obligé de verser votre larmichette avec l'incroyable déroulement qui clos ce 50ème film.
Je craignais l'effet du film hommage où Yoji Yamada se serait contenter de foutre plusieurs flashbacks façon épisode bouche trou à la "Friends" (contrairement à Community où Dan Harmon a compris qu'il fallait plutôt opter pour des flashbacks exclusifs) et de faire revenir les personnages mythiques de la série histoire de faire plaisir aux fans et pis c'est tout.
On ne va pas se le cacher bien entendu qu'il y a une forme de fan service, à mes yeux Tora San c'est du fan service au risque de me faire reprendre de volée mais Yoji Yamada à toujours de merveilleuses choses à raconter, à mettre Torajiro ou Mitsuo dans des situations irrésistibles ou des dilemmes touchants, ce n'est jamais gratuit.
Quand est-il de ce 50ème épisode ? Du Tora San sans Torajiro, du Tora San sans la structure bien établie à laquelle on s'est habituée depuis le 1er épisode et surtout un Tora San dont il manque la majorité de la distribution ? Pas de jolis paysages exotiques non plus.
C'est un magnifique regard sur le passé, sur des personnes qui ont vieilli, qui regrettent certains chemins empruntés, d'autres qui se rementevoient (oui je viens de trouver ça sur google) un temps idéalisé où la boutique était pleine de gens qui riaient ou même qui se disputaient, quoiqu'il en soit le temps est impermanent, le monde est en mutation et les gens évoluent et il suffit que l'on retrouve un fragment de ce qui faisait tout le bonheur des épisodes précédents pour être ému. Les flashbacks sont très émouvant surtout quand ils sont disposés de façon à mettre en relief des similitudes entre le passé et le présent (Sakura et les adieux à la gare encore une fois...) ou les différences engendrées par le passage du temps (l'imprimerie remplacée par des logements ou cette pièce à vivre tristement vide avec un Mitsuo qui se remémore cette époque où elle ne l'était jamais...).
L'atmosphère est douce amère et ce sont toujours les mêmes personnages qui viennent la colorée comme une certaine jeune femme désormais mère de famille dont le fils dispose du même caractère trempée ou les images d'un Torajiro éternellement balourd, excessif et affable qui me font toujours autant rire alors que je les ai encore visionnées récemment.
L'ensemble est magnifique et Yoji Yamada est un réalisateur sans pareil lorsqu'il s'agit de pointer son objectif sur une époque révolue mais qui a marqué durablement les personnages en bien comme en mal (on pensera aussi à Hope and Pain et Le Samourai du Crépuscule) et la cerise sur le gâteau se sont les quatre dernières minutes qu'il m'est impossible de spoiler tellement le cadeau final est de taille : impossible de ne pas fondre en larmes !
Allez dans quelques semaines je vais "essayer" de classer les films dans leur ordre d'appréciation et de synthétiser tout ce que j'ai pensé cette immense chronique.