Il porte, comme Gabin en son temps, le film sur ses épaules.
Le scénario (de type thriller français) est moyen, un peu trop mince, assez élémentaire, abusant du flou et de l'ellipse.
La réalisation est propre, mais sans fulgurance. Il y a, vers le milieu du métrage, quelques très beaux ciels au couchant (superbes mélanges de bleus et de roses). Quelques jolis prises ou plans de taureaux ici et là. La mise en scène réussie d'un terrible accident d'autos, alors que Philippe (le héros de l'histoire, que joue Vincent Rottiers) est enfermé dans le coffre d'une des voitures impliquées dans le crash, même si la façon de filmer cet accident s'inspire clairement de celle utilisée pour le carambolage d'un car dans le Mr. Ove de Hannes Holm.
A contrario, comme point négatif, on peut citer la prise de son défectueuse de certaines scènes : une réplique sur trois alors est inaudible (d'accord c'est un premier film, mais quand même l'équipe technique aurait pu s'en apercevoir et corriger ça, me semble-t-il, par une post-synchronisation, ça doit être faisable !).
Heureusement, Vincent Rottiers, qui est quasiment de toutes les scènes, sauve la mise, en transcendant une histoire qui, sans lui, serait presque banale. Les producteurs et le réalisateur du film lui doivent une fière chandelle : solide, sobre, sensible, mystérieux, inquiet, taciturne, froid, déterminé, lumineux, charismatique, il est le premier atout d'un film qu'il porte, l'air de rien, sur ses épaules. Pour moi, c'est le meilleur jeune acteur français d'aujourd'hui.
Le film lui doit l'indulgence de ma notation.