Toute une nuit sans savoir par Ygor Parizel

Un documentaire coproduit en Inde et en France, réalisé par Payal Kapadia. La première partie de ce documentaire est réellement étonnant, une sorte de patchwork visuel et auditif sur base de documents et archives retrouvés d'une étudiante indienne en cinéma anonyme et revenant sur les manifestations que l'Inde a connu en 2015. Après cette entrée en matière troublante par son assemblage et son propos, le récit se clarifie pour montrer le coeur de la révolte avec de multiples séquences filmées lors des manifs dirigeant ce documentaire vers le film à thèse. Une thèse qui revient sur le climat hostile et généralisé, avec des étudiants critiquant le gouvernements mais encore plus la société anti-progressiste de ce pays, avec des évocations de la répression policière, du racisme endémique, du système des "castes", de la culture du viol et bien d'autres sujets faisant l'actualité en Inde. Outre les nombreuses scènes étranges faites d'archives, de plans fixes et d'images à effets, le film est entièrement fait dans un noir et blanc granuleux et à la noirceur oppressante. Ce long-métrage est un portrait peu flatteur de l'Inde, car même si il y a une lueur d'espoir lors des discours et du texte issu du personnage anonyme, ce documentaire est d'un pessimisme rarement égalé.