Toy Story 4
7.1
Toy Story 4

Long-métrage d'animation de Josh Cooley (2019)

Bonnie in cry et le Magasin d'Andy quitté

Des spoilers traînent dans cette chambre, vous êtes prévenu.


La semaine dernière est repassé à la télévision Toy Story 3, une merveille sur laquelle j'ai laissé un œil, quelques séquences, surtout la dernière. J'étais là, dans mon pieu avec le chat et je lâchais des larmes sur mon drap.
Une si belle fin, si forte, si mature, si mémorable pour une grande trilogie, enfin ce qui était une trilogie.


A l'annonce d'un quatrième volet j'étais comme la plupart des fans, pas forcément déçu mais sentant une inutilité pointer. Une si grande trilogie clôturée de la plus belle des manières alors pourquoi y retourner ? Surtout qu'un 4 dans ma tête ça bloque un peu, c'est pas un chiffre de cinéma.
Puis on annonce une nouvelle idée, une love story à hauteur de jouet, et plus on avance dans le temps plus je me dis que c'est Pixar, que c'est le meilleur studio d'animation au monde, à mes yeux en tout cas, qu'en environ 30 piges de créations, ils n'ont jamais loupé leur coup, jamais un raté, comment ne pas avoir confiance ?
Ce Toy Story 4 rejoint la longue liste des œuvres Pixar que j'ai pu voir, un peu plus de 80 en comptant tous les longs et courts métrages.
C'est sans doute l'univers Pixarien qui m'a le plus marqué, le premier volet est né la même année que moi, j'ai vu le second en VHS bien des fois et le trois m'a explosé la tête de par sa beauté et maturité, alors me voilà, dans le mois de mes 24 ans à découvrir ce nouveau et normalement dernier volet d'une saga qui m'aura suivi longtemps, et bon sang de fourchette que je ne suis pas déçu.


Après s'être sorti des griffes de l'affreux gamin Sid, du gros collectionneur et des poils du complexe et terrifiant Lotso, notre équipe de jouets préféré se voit pour la grande dernière confronté à Gabby Gabby et ses pantins désarticulés flippants tout droit sorti de Chair de Poule.
Un personnage profond, tantôt gravement freaky tantôt magnifiquement touchant, notamment dans sa dernière scène où j'ai forcément pleuré des yeux. On découvre tout de même ce personnage sur une musique présente dans Shining de Kubrick donc bon... question sympathie c'est léger.
Apparemment un autre clin d’œil au brillant film de Stanley est présent dans ce quatrième volet, ce qui était également le cas dans le premier Toy Story avec la moquette, ici le numéro 237 en tant qu'adresse sur la maison de la vieille antiquaire qui se fait attaquer par Lapin et Poussin.
En parlant de ces deux zozos là, nouveaux et géniaux personnages, il ne faut pas louper les, si je ne m'abuse, 5 scènes durant le générique de fin où ils font un joli bordel.
Ne pas louper non plus le logo Pixar de toute fin, revisité par Duke Caboom ! Excellent et très drôle personnage au passage.


Pour succéder à John Lasseter et Lee Unkrich qui nous aura ensuite sorti un sublime et poétique Coco, c'est au tour de Josh Cooley de montrer ce qu'il vaut aux commandes d'un long métrage. Lui qui n'avait réalisé jusqu'à lors que deux courts dont l'excellent Riley’s First Date? pour Vice Versa.
Autant dire qu'il saute directement dans la cours des grands, ou plutôt devrais-je dire le bac à sable des enfants.
Son Toy Story 4 est une merveille d'aventure où les idées fourmilles, où le danger est constant, où l'amitié est primordiale. Comme terrain de jeu, une fête foraine, quoi de mieux pour croiser une tonne de nouveaux jouets tous aussi délicieux les uns que les autres ? Et surtout, quoi de mieux pour vivre une épopée spectaculairement vivante ?!
Ce terrain de jeu grandeur nature où les enfants passent leurs plus beaux moments sans savoir qu'à leurs pieds courent des petits bonhommes en plastique et autres matériaux, se battant sans relâche pour sauver leurs amis.
Ici le centre de l'histoire, c'est une fourchette en plastique, un fort sympathique et attachant déchet... euh... personnage ! Qui n'est que prétexte à plus. Car au-delà de son image colorée et de son humour faisant mouche, ce volet est déchirant, incroyablement mélancolique.
Voilà pourquoi je ne me résoudrais pas à dire que j'ai pleuré comme un gamin car c'est faux, un gamin et je l'ai été donc je le sais, n'a pas encore suffisamment de maturité pour comprendre un quart d'une telle œuvre, il rira, s'amusera comme un fou mais ne comprendra jamais ou peut être quand il grandira, ça varie en fonction des gens, la beauté et la profondeur des œuvres du studio.


L'intro nous renvoyant 9 ans auparavant où on retrouve un Andy enfant est sublime mais si dure, si sombre, la bergère éloignée de ses amis, puis le temps passe et Andy confis ses amis d'enfance à la petite Bonnie, mignonne bouille qui aura bien du mal à passer le cap de la maternelle, encore là, c'est tout à fait déchirant. La scène où Woody qui s'était caché dans son sac lui apporte des choses trouvé dans la poubelle est d'une beauté et d'une générosité infinie, là où un gamin rira parce que Woody nage dans une poubelle, j'avais les poils.
Ce quatrième volet joue constamment là-dessus, l'humour, l'amour, l’existentialisme, les étapes de la vie et la dévotion qu'à ce cher Woody depuis sa création pour son enfant. Après ce qu'il a fait pour Andy et même si Bonnie ne veut plus de lui, il ira au bout, c'est son devoir dont il se permettra de s'affranchir en fin, restant ainsi aux cotés de sa tendre et bad ass bergère et des moutons.
Cette fin qui détruit une enfance, séparer Woody de Buzz, quel culot, quel brise cœur, c'est juste beau, d'une puissance inouïe et d'une subtilité remarquable.


Si le fond est fabuleux, mélangeant les genres tels que l'aventure, l'action, l'horreur et l'amour, la forme est juste à se coucher au sol et se prendre un coup de savate dans le bide. Quand on y pense, le troisième volet est sortie il y déjà 9 ans et l'animation a progressé à grand pas depuis, la preuve avec les claques visuelles du Monde de Dory, Cars 3, Coco comme déjà cité et évidement le plus récent, qui est également une suite, Les Indestructibles 2.
Retrouver cette bande de jouets avec cette qualité visuelle c'est le pied absolu, le moindre détail est bossé au millimètre et le photo réalisme est si dingue, la 3D rendant le tout tellement vivant, de la pure claque visuelle !


Tout comme dit juste au-dessus, comme le chef d'oeuvre de Brad Bird qu'est Les Indestructibles 2, Toy Story 4 est censé être la dernière suite de sa saga, mais également du studio, en effet Pixar voulant désormais se consacrer à des histoires originales. Nous ne devrions plus revoir de visages connus avant un moment, sauf idée qui survient comme pour ce dernier et en résulte une merveille, là je veux bien.


En attendant, mes amis d'enfance, Woody, Buzz et les autres ne sont plus au coffre, dans le noir, ils vivent et c'est ce qui compte. Moi du coup, je vais attendre patiemment, plus ou moins, moins que plus d'ailleurs, les prochains films Pixar, je vous attends Onward et Soul, je vous attends !

MC™

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