Pendant leurs soirées masquées

Je comprends la tentative de filiation avec le film de Toby Hooper. Nos sortons de Massacres à la tronçonneuse, les sudistes blancs ont dégénéré. Depuis leur mutation physique et mentale, ces White Trash se masquent et font des conneries. Cependant, ces apparats créent des personnages qui nuisent au comique des situations ; les scènes costumées perdent leur essence puisqu'elles sont maquillées peut-être écrites : elles font factices. Un cartoon sans l'art de l'animation. Les meilleurs passages sont ceux avec les "vrais gens", ceux qui ne sont pas masqués (le petit est très drôle). L'humanité vient du visage et elle contraste avec ce qu'ils font et ce qu'ils sont, et de là né le malaise.

C'est dommage car il aurait pu se créer un rapport bizarre comment le fait magnifiquement la série des Jackass. Ce lien étrange entre fascination, sadisme, et voyeurisme n'apparaît jamais entre le spectateur et Trash Humpers. Le réalisateur choisit le found footage outrancier, plus grotesque et ennuyant que la farce et les délires entre potes alcooliques, finalement beaucoup plus sensibles. Harmony Korine est dans une recherche d'une forme adaptée qu'il fait évoluer depuis Gummo et je pense que cette recherche l'a amené ici au pire de ce qu'il peut réaliser. Heureusement, il fera ensuite Spring Breakers qui deviendra son nouveau mètre étalon stylistique.

Pour finir, je déteste la hauteur que la mise en scène crée entre nous et les acteurs, comme si on ne pourrait jamais faire de telles choses. Comme si un humain normal ne serait pas capable d'une telle folie. Ces masques cachent la vie et sont la déshumanisation de la folie.