Le principe est simple : des bouteilles en plastique en guise de frais de scolarité. Pourquoi pas ? Cela a au moins le mérite d'être utile et d'enseigner un précepte de responsabilité vis-à-vis des enfants. Très bien.
Le propos est clair, on nous explique brièvement le processus qu'il y a derrière et comment ces bouteilles seront utilisées pour permettre à un enfant d'avoir une place en tant qu'élève scolarisé. Cependant, on a pas vraiment l'impression de regarder un court-métrage. Cela ressemble carrément à un spot publicitaire qui nous vante les mérites du fonctionnement écoresponsable et égalitariste d'une école au Nigeria. Le discours manque de recul pour paraître suffisamment détaché de son sujet. Il est réellement difficile d'appréhender « Trésors de plastique » tant on ne sait pas comment l'identifier correctement. Est-ce un micro-documentaire ou bien une vidéo sponsorisée ?
Et puis bon. Ce n'est pas bien fait, même pour des amateurs, il faut bien le dire. En moins d'une minute, on a quand même le droit à la formule complète : caméra en mouvement, plan panoramique, fondu au noir, mouvement de caméra en diagonale, cut, plan débullé en plongée... Cela n'a aucun sens. C'est monté n'importe comment. Ils ont récupéré les deux ou trois plans les moins pires pour essayer ensuite de les monter pour raconter quelque chose. La qualité de l'image est dégueulasse, avec l'image qui saccade durant les mouvements du cadre. C'est clairement filmé avec un smartphone à 100 euros, je sais de quoi je parle, j'en ai un. Quant au son, il est à peine mieux que l'image, et la musique de fond possède un volume sonore bien trop important qui camoufle partiellement la voix de la narratrice.
C'est très mal réalisé, mais c'est vrai que c'est attendrissant, pour rester politiquement correct et ne pas dire tire-larmes. Disons que la carte des petits enfants africains qui vont à l'école est aussi facile qu'efficace quand il s'agit de harponner son audience par les sentiments. Attention, sans jamais remettre en cause la légitimité de ses associations, fondations et écoles qui œuvrent pour le développement des enfants dans les pays les plus défavorisés d'Afrique sub-saharienne. Je suis le premier à soutenir ce genre de démarches. Au vu de la politique de nivellement par le bas qui détruit peu à peu les fondements de l'éducation en France depuis des années, ces enfants qui paient leurs cours d'école avec des bouteilles en plastique pourront très bientôt supplanter le niveau scolaire décroissant de nos chères têtes blondes. Et ce sera tant mieux pour eux, ce sera mérité. Néanmoins, ce court-métrage demeure très moyen sur la seule question du cinéma, mais soyons indulgents, parce-que c'est vraiment très attendrissant.