Trick’r Treat est un film joueur qui prend un malin plaisir à raccorder la fête d’Halloween à sa monstruosité véritable, puisque le défilé dans la ville cache des manifestations surnaturelles et les crimes qu’elles occasionnent, mieux les galvanisent ; nous nous demandons d’ailleurs un temps si la small town américaine qui sert de cadre aux récits enchâssés ne constitue pas le berceau de créatures réunies pour se repaître des innocents. L’éclatement des repères temporels, par une déstructuration de la chronologie quelque peu artificielle, ajoute à ce climat instable et malsain sur lequel nous n’avons aucune prise véritable mais qui nous emporte, servi par une mise en scène d’une incroyable fluidité qui donne l’impression de flotter dans les airs à la manière d’un fantôme.
Si certaines séquences mêlent assez mal épouvante et grand-guignolesque, nous retiendrons un amour sincère porté aux histoires horrifiques à la Goosebumps (série de courts romans écrits par R. L. Stine) qui restitue à merveille la dimension populaire de la fête d’Halloween, ainsi qu’un sens du gore plutôt réjouissant. Notons enfin que la partition musicale signée Douglas Pipes, que nous retrouverons très inspiré encore sur Krampus (2015), réalisation suivante de Michael Dougherty, s’avère magnifique et justifie à elle seule le visionnage de cette curiosité horrifique on ne peut plus sympathique.