De la sauce tomate dans le potage
Jolie parenthèse dans la production généralement aseptisée du film d'horreur grand public, Trick 'r Treat possède une belle singularité, dans sa mise en scène principalement. A ce niveau là, difficile en effet de le prendre en défaut, les effets visuels que l'on devine réalisés à l'ancienne sont convainquants et la belle photographie qui propulse l'ensemble donne à certains passages des ambiances pittoresques du plus bel effet. Toute la séquence dans la carrière est superbement éclairée, de même que l'affrontement entre un Boogeyman à la tête de citrouille et Bryan Cox a une pêche d'enfer.
Il ne manquait finalement pas grand chose au film de Dougherty pour pleinement s'exprimer. Un peu plus d'ambition dans son écriture peut être. L'entremêlement des petits sketches est une bonne idée mais la transition entre chacun d'eux est parfois cavalière. Elle manque en tout cas d'impliquer un spectateur qui reste somme toute un peu trop passif. Non pas que le film soit insipide, bien au contraire, il a même pour lui de jolies surprises (le quatuor clin d'oeil à Disney qui se voit pousser les poils sur du Marilyn Monson, c'est assez jouissif), mais il manque quelque peu d'inspirer de l'empathie. En outre, on sent la volonté du réalisateur de proposer une expérience accessible au plus grand nombre, ce qui bride par moment des séquences qui ne demandent qu'à s'exprimer dans la violence.
Cela étant dit, il est suffisamment rare pour se retrouver en présence de bobines si empreintes de passion, si pleines d'inspiration qu'il serait malhonnête de cracher dans la soupe. D'autant plus que cette dernière se révèle être tout de même de très bon gout, il ne lui manque qu'un soupçon de ce twist si cher à l'ami Thierry Marx qui se laisserait bien à qualifier ce surprenant Trick 'r Treat de travail malin mais pas complètement équilibré. Sacré Thierry !