Un rêve éveillé

J'attendais ce film avec une impatience à peine contenue. George Miller a réalisé mon film préféré, Mad Max Fury Road, et j'ai eu l'occasion d'apercevoir le casting 5 étoiles de 3000 ans à t'attendre au festival de Cannes, sans pouvoir malheuresement espérer entrer dans la salle de projection. Enfin, le film sort, enfin il s'offre à mes yeux. Encore, merci George Miller, toi qui jamais ne m'a déçu.

Ce film est une poésie. C'est pour moi le mot qui résume le mieux 3000 ans à t'attendre, qui retranscrit à la perfection ma perception. En quoi est-ce une poésie? Chacun pensera à des noms incontourables, de vagues rimes étudiées pendant nos scolarités, des poèmes qui nous ont marqués plus que d'autres parce qu'ils résonnaient en nous de façon inexplicablement plus forte. D'après le dictionnaire Larousse, la poésie est l'art d'évoquer et de suggérer les sensations, les impressions, les émotions les plus vives par l'union intense des sons, des rythmes, des harmonies, en particulier par les vers. Si l'on devait retransrcire un poème en film, le résultat serait 3000 ans à t'attendre. Ce film, à la manière d'un poème, utilise les symbôles, les mots, les voix, les regards, chaque détail, pour leur faire dire plus. Il les associe avec un souci du détail et de l'harmonie sans commune mesure, pour éveiller les sens du spectateur et finalement le faire rêver, le faire plonger dans son histoire, dans ce qu'il a à lui raconter. Ainsi, ce film éveille autant qu'il fait rêver. Ne pourrions nous pas dire ça de nos poèmes préférés?

Il y aurait tellement de choses à dire sur les enseignements que nous pourrions tirer d'un tel long-métrage, tant sur son ode à l'imaginaire et à l'expression, que sur sa promotion de la curiosité intellectuelle et de l'acquisition de connaissances pour elles-mêmes. Des messages qui m'ont touché profondément, tant ils étaient exprimés avec pureté et beauté. Je trouve la coïncidence assez folle que deux des plus grands films de l'année (si ce n'est plus), sortent à une semaine d'intervalle, j'entends par là Everything Everywhere all at once et celui dont j'écris présentement la critique. Ces deux films se complètent avec splendeur, et se tiennent l'un en face de l'autre, chacun avec un sourire bienveillant aux lèvres, se sachant respectivement si proches. Que nous disent-ils ? Que l'imaginaire, l'amour, l'irrationnel, doivent (re)prendre une place une place fondamental dans notre monde pour en faire un endroit où les gens sont heureux. Ils nous encouragent à célébrer l'incompris, à raconter nos histoires et nos rêves, et à prendre soin de nous écouter.

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