J'ai découvert Jafar Panahi avec Taxi Téhéran que j'avais beaucoup apprécié. J'ai décidé d'aller voir Trois Visages, après ma lecture de Boussole, de Mathias Enard : j'étais donc particulièrement disposée à un voyage en Iran.
Jafar Panahi joue son propre rôle et nous emmène dans un village coincé dans les montagnes iraniennes depuis lequel il a reçu un appel au secours d'une adolescente rêvant à la vie d'actrice. Une bonne partie du film se déroule dans la voiture du réalisateur, parti avec Behnaz Jafari à la recherche de Marziyeh. Décidément, les voitures sont le terrain de jeu préféré de Jafar Panahi.
Le film prends son temps, les plans sont fixes et les transitions sont lentes. Il s'agit finalement du reflet du voyage avec le 4x4 qui peine à monter la montagne et les informations sur Marziyeh difficiles à obtenir.
Le film va bien plus loin que l'histoire de cette jeune fille rêvant au cinéma : il dépeint également avec douceur la vie dans les petites villages traditionnels d'Iran. Il n'y a pas de jugement fort et direct sur le poids des traditions de la part de Jafar Panahi et cela permet au spectateur de se faire sa propre idée.
Mon seul regret est de ne pas avoir accroché avec Behnaz Jafari, que j'ai trouvé trop caricaturale dans ses émotions et ses réactions. Mais je suis prête à reprendre la voiture avec Jafar Panahi.