Blockbuster sud américain

Les scénaristes du film sont deux anciens membres du BOPE, la brigade de police paramilitaire, dont le film dépeint le travail au sein des favelas gangrénées par les narcotrafiquants et la corruption. Le film tourné presque exclusivement en caméra à l'épaule est un véritable uppercut qui fut un succès du box office Sud Américain. Cette vision très pessimiste et violente des favelas n'est pas sans rappelé le non moins violent uppercut qu'avait été "La cité de Dieu" en 2002. Coïncidence ? Non pas vraiment. On retrouve au générique les mêmes scénaristes, le même monteur et le même directeur artistique. Pas étonnant que ce film ressemble tant à l'antithèse, vu du point de vue policier du film de Fernando Meirelles. Un film qui va à 100 à l'heure dans un montage hyper nerveux à l'image de son acteur principale qui frôle le burnout à tout moment dans le film. Du pur film d'action à l'américaine (dont les frères Weinstein flaireront le potentiel), mais avec un message politique à la clef.
Le film connu un destin aussi ironique que son scénario à propos de la corruption; une copie fut piratée dans le studio chargé du sous-titrage du film et fut vendue avec un montage non abouti, sous le manteau dans les rues de Rio avant même que celui-ci ne sorte en salles. On estime que 11 millions de personnes ont vu la version piratée contre seulement 2,4 millions d'entrées payantes dans les salles brésiliennes. En France, noyé dans le flots ininterrompu de blockbusters américains abrutissants, le film passa totalement inaperçu. D'autant que c'était le premier film de fiction de son réalisateur venu du documentaire.
Son succès sud américain fera qu'il aura droit à une suite encore plus percutante en 2010.