Petit film policier efficace.
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Si les années 80 étaient l’âge d’or des slashers et des Buddy movies, la tendence change dans les années 90, et la sortie très tôt de certains polars (Basic Instinct) et parfois un peu plus tardivement (Seven) lancent la mode des films de tueurs en séries, parfois sombres, parfois sexy. Oui, vous savez, ces films qui faisaient la joie des vidéo clubs, avec Sliver, Color of Night, Face à Face, Jennifer 8, Freeway, Prémonitions et j’en passe. Alors c’est sûr, dedans, il y a du bon, voir très bon, mais aussi de l’anecdotique, du mauvais. True Crime lui est totalement méconnu, puisqu’en France, il aura en réalité attendre le début des années 2000 pour le voir débarquer à la télévision, après des sorties DTV dans le reste du monde entre son année de production (1995) et 1998. Un thriller sur une jeune étudiante en dernière année qui, aidée par une jeune recrue de la police, va mener son enquête pour retrouver un tueur en série qui s’en prend à des jeunes femmes de son âge. Pourquoi pas hein, après tout moi j’adore les thrillers et autres films policiers, donc je lui ai donné sa chance. Unique réalisation et scénario de Pat Verducci (qui ne fera qu’un court métrage par la suite), True Crime a donc de bons éléments en mains pour être un film policier violent et sadique, encore lui reste-il à soigner un minimum son intrigue pour tenir en haleine, ainsi que ses personnages afin que l’on s’y attache un minimum et que l’on accepte de suivre l’enquête à leurs côtés. Malheureusement, sans être franchement désagréable, il faut bien avouer que le métrage fait le minimum syndical à tous les niveaux, enfile les clichés et petites erreurs, et on comprend bien vite pourquoi il ne s’agît que d’un DTV oublié aujourd’hui.
Des films à l’ambiance sombre ou des films policiers mettant en avant des personnages mineurs, encore au lycée, on en a eu, et parfois, ça marche (Brick, le meilleur film de Rian Johnson par exemple), mais ici, clairement, on a du mal à s’attacher au personnage de Mary, jouée par la jeune Alicia Silverstone (avant Batman & Robin). On sait qu’elle a un frère et une sœur, une mère, un père qui était flic et est mort, que la nuit elle se cache dans son armoire pour lire des magazines policiers, et puis… c’est tout. Rien de plus, rien de développé. À part qu’elle est à fond dans sa passion, et qu’elle est vierge (oui car ce sera important dans l’intrigue), rien de plus pour la définir, la rendre attachante ou intéressante. C’est un peu le même cas pour tous les personnages d’ailleurs, que ce soit le jeune flic (Kevin Dillon), ou tous les autres personnages qui traversent le récit sans avoir d’importance (ou de développement, autre que « je suis flic »). Mais le problème de True Crime, c’est qu’outre ses personnages, rien ne viendra relever franchement le niveau. Que ce soit la mise en scène de Pat Verducci qui peine à donner un rythme au récit ou bien la musique de Blake Leyh qui semble parfois déplacée, on n’est pas aidé. Et le scénario dans tout ça ? Du niveau du reste malheureusement.
Celui qui a vu ne serait-ce que deux ou trois films du genre pourra voir les grandes ficelles du scénario bien vite, et jamais rien ne viendra surprendre. C’est un peu la routine en fait. On suit les événements assez prévisibles, entre enquête, nouveau meurtre pour faire intervenir de nouveaux éléments, coupables potentiels et j’en passe. Une routine un peu trop huilée. Le pire étant lorsque notre héroïne a toutes les preuves devant elle, mais va tout laisser de côté quelques instants après pour ne pas que le film ne dure que 50 minutes, et que lors du final forcément, tous ces éléments amèneront à l’ultime révélation : nous savions déjà qui était le coupable. Forcément, ça rend immédiatement pas mal de rebondissements et fausses révélations peu palpitantes face à une écriture aussi maladroite dans le fond. Et quand le film pourrait rebondir, non, il se contente d’être le petit téléfilm qu’il est, sans jamais vraiment choquer, sans montrer frontalement la violence ou autre. Beaucoup de hors champs, si bien que l’ambiance voulue sombre vu les agissements du tueur ne prend jamais vraiment non plus. Alors oui, si l’on a rien d’autre à voir par un samedi soir pluvieux, True Crime peut divertir et faire l’affaire (quoi que), mais il ne s’agît vraiment que d’un petit DTV anecdotique, sans âme, sans choc, sans surprises.
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Créée
le 15 juil. 2018
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