Ils l'espèrent en tout cas et moi et vous aussi.


Il y a beaucoup plus d'idées de réalisations que dans Shoah : les tanks qui allument le sujet, un major qui dit simplement l'âge des jeunes... ils n'ont pas eu le temps d'avoir des noms, le bruit à la radio, la peur sur le visage : le sujet prend beaucoup plus au tripes parce qu'on a des images d'archives et pas que des témoignages solitaires sans liens avec ce qui reste de l'époque de réalisation du documentaire (au final Shoah a plus été fait pour les juifs de l'époque, un peu comme une long devoir de mémoire pour les derniers survivants).


On voit les effets directs sur les gens qui continuent de vivre ca.

Les tanks qui semblent omniprésent, les générations qui font la guerre entre eux, le père qui pleure ses enfants qui sont peut être morts dans le même combat que lui : alors que c'est lui qui va mourir lorsque c'est son fils qui va aussi combattre, le commandant de celui-ci ne voulait pas lui annoncer sa mort et préférait le voir combattre car c'était certainement moins violent de subir la guerre dans sa chair que dans son esprit (parfois c'est le sang qui dicte les lois) ; il avait une voix d'enfant alors qu'il est vieux, ces évènements l'ont marqué et n'a jamais grandi.


Tous les majors ne sont pas si vieux, cet Etat n'a pas d'histoire mais les juifs en ont, ce sont des enfants qui perpétuent la tradition la plus vieille du moyen orient, ils ont déjà les répercussions du passé alors qu'ils sont encore trop jeunes pour assumer le futur : Israël n'a pas eu le temps d'exister alors qu'il est déjà en train de mourir (aucun témoignages des répercussions passées, trop peu de celles qui continuent, à croire que les juifs qui s'en sortiront n'auront que les champs ravagés de leur histoire pour pousser).


Maintenant ils ont des armes, mais ca ne change rien, l'histoire ne fait qu'intensifier la pression pour les broyer. Les habitants de cet Etat s'expriment tous dans des langues différentes, Israël est un collage de tout les juifs du monde, le mélange d'une diaspora. Ils envoient des enfants dans des uniformes trop grand pour eux, ils savent que c'est la fin alors que les plus vieux leur mentent sur la situation, leur disant de toujours avancer, le plus possible, "on nous a donné les armes, maintenant nous sommes invincibles". On voit un soldat sortir du désert, des tanks sont les seules à trôner dans ce royaume de sable. Les égyptiens arrivent au lance flamme pour amenuiser ce qui n'est déjà que poussière, Israël est une aberration, les juifs n'ont pas attendu le messie pour les guider à la cité de lumière, ils ont décidé d'utiliser l'enfer pour forcer le passage.


A la radio, on entend que des cris, les juifs qui subissent le courroux divin pendant que la nuit devient de plus en plus noir, que les khazars disparaissent de plus en plus. Pourtant le lendemain, ca recommence, la poussière revient tout le temps là ou il y a de la vie, elles s'infiltrent et s'accumulent partout même si les grains de sables les concurrencent.

A chaque évènement les israéliens réagissent à l'unisson, tout est amplifié par 1 million, ce pays n'est qu'une enceinte géante sur la scène du monde, tout le monde est obligé de les écouter se lamenter, ils sont reliés à des diffuseurs de masse qui décrivent les massacres et dés que les récepteurs se ferment, ils savent que ce sont eux qui doivent crier parce que Israël ne fait qu'avancer, un silence équivalant forcément à une victoire.


Ils sont tous unis, peu importe le pays ou ils sont nés, religieux hassidiques, major général (parfois dans une même famille) israéliens de jeune souche ou immigrés du fin fond de la Russie ou du Canada. Le passé brumeux, les violences en Pologne d'avant, l'envahisseur nazi et soviétique des deux cotés, isolé et pris de toute part et ca continue peu importe ou ils vont, les pseudos descendants des hébreux sont pourchassés par la malédiction divine depuis qu'ils n'ont pas cru en Joshua et que l'empereur romain a fait tomber leur temple, premier signe d'une éternelle fuite vers l'avant, sans jamais rien oublier pourtant, ils écrivent en courant leurs récits, ils tremblent, l'écriture est autant illisible soigneusement qu'historiquement qu'elle essaye de raconter.

Les enfants d'un temps sont ballotés d'un récit à un autre, d'un peuple d'accueil à un autre, que ce soit une déportation au fin de la Sibérie ou d'une chambre à gaz, d'une immigration pour aller vers des jours meilleurs en Amérique de Nord ou en Inde, d'un devoir de mémoire talmudico-sectariste anti-assimilationiste à celui d'une magnifique Nation d'autre fois menée par le grand roi Salomon.

Certains meurent loin du Moyen-Orient, chacun laissent des bouts de soi aux quatre coins du globe et tout le long de l'histoire de l'horreur humaine, sans jamais pouvoir recoller les morceaux, unifier sa conscience de soi et de son peuple, ne pas rester une énigme à soi même et au reste de l'humanité. Et quand l'énième génération parvient à revenir sur le terrain d'origine ou a été assemblé le puzzle, les gentils font trembler la terre pour que jamais le trône de Sion ne puisse resonner comme le glas de cette région : l'empire de la première religion monothéiste qui revient imposer ses réseaux, sauf que cette fois les nations voisines ont été unifiées sous un meme prophète et elles sont décidées, par la force du nombre, à ne pas se laisser avoir par ce peuple élitiste.


La poussière se lève constamment, le soleil est toujours voilé, il apparaitra clairement le jour ou le calme s'installera définitivement et que plus personne ne viendra le troubler, ne faire la faire s'élever vers le ciel en guise d'échappatoire alors qu'elle ne fait que masquer la réalité des choses. Les villes sont toujours floues en temps de violence, les hommes ont du mal à les faire apparaitront elles restent un mirage derrière les grains de la nature et ceux des peuples : seuls les chars d'assaut sont nets aux yeux des guerriers.


Les enfants sont sauvés partout dans le monde des violences antisémites par des agences reliées entre elle, la diaspora la plus puissante du monde qui empêche ce peuple de disparaitre dans le monde dissolvant ; en arrachant les communautés repliées sur elle meme pour les ouvrir à et en Israël : apprendre l'hébreux aux plus petits d'entre eux pour que jamais ile ne parlent la langue de l'étranger alors que ceux qui viennent du monde ouvert communiquent dans toutes les langues qu'ils ont croisées sur leur passage

Ils veulent faire de la dernière génération les plus pur des nouveaux hébreux tout en gardant en mémoire que l'histoire du peuple d'Israël vient majoritairement de l'extérieur. Les juifs ne se comprennent pas entre eux, ils ont eu des vies trop différentes en plus de celle de cette terre d'accueil : ils recréent des communautés qui ne se mélangent pas entre elles dans tout Israël, il y a, par exemple, un quartier français, indien et algérien à Tel-Aviv sans pourtant contenir aucun catholiques, hindous ou musulmans. Les seuls qui se déplacent d'un endroit à l'autre dans ces lieux de guerre, ce sont les tanks : la violence n'a pas de frontière.


Les jeunes ne veulent pas perpétuer la tradition, ils n'en supportant pas ce passif de souffrances éternelles, préférant abréger les douleur de l'enfantement de leur Etat en y coupant court par une césarienne de toute la Palestine jusqu'à l'Egypte. Ces fils de tout le monde préfère la guerre : elle n'attend rien d'eux ; parfois la mort au champ d'honneur est plus agréable que la vie près des murs de lamentations, de toute facon ils ne connaissent rien d'autres, ils el disent eux-mêmes, ils sont nés dans les tanks comme la génération précédente est né dans les camps, et celle d'avant dans les pogroms. Ces bambins s'amusent dans de grands bac à sable, ils y construisent leur château avec leur véhicule pelletant à coup de canon, ils ne savent pas vraiment ce qu'ils font là, juste ils roulent, des ballade à travers une contrée vide, attendant que quelque chose se passe, quelque chose qui viendrait les extraire de cette éternelle errance qui n'a pas pris fin malgré le retour au pays.


Cette fois-ci, peut-être une grâce de la modernité, les juifs vont prendre les armes au lieu de fuir : peut-être le font-ils vers l'avant pour oublier leurs impératifs religieux, embrasser les guerres d'un nouveau genre qui vont déchirer le monde et ses frontières, lui ouvrir le ventre pour enfanter un monde sans discriminations, que le messie de la tolérance universel naissent enfin pour leur apporter des routes dégagées vers toutes les opportunités du monde au lieu des prisons sectaires disséminées sur la terre entière ou un ghetto géant à désert fermé, encerclé par le nouveau monothéisme dictant le tempo dans cette partie de l'Orient.

Ces jeunes veulent juste le silence, guerrier mais aussi religieux : Dieu a parlé pendant toute leur histoire, maintenant ils veulent qu'il se taise, dans l'éternel fin il n'y a pas quelqu'un qui brise constamment le silence en continuant à parfaire le monde par des sermons n'amenant qu'à d'autres conflits externes ou à des complaintes créant des dissensions internes.


Deuxième heure :


On montre les villes qui sont bardés d'usines à armes et véhicules. Les juifs plus vieux disent que le jour de l'acquisition de tanks dernier cris est un grand jour pour le pays, qu' ils sont vus comme des figures de sécurité : les seuls israéliens qui survivent aux attaques ennemis, les seuls immortels reconnus de tout Israël (à la limite de la divinité, construit avant tout pour la puissance qu'il dégage que pour ceux qui les conduisent, les soldats finissent en cendres mais ce n'est pas grave, tant que les nouveaux golems continuent d'avancer pour élargir Sion).


Un jeune juif "Lebonitch" préfère ne pas hébraïser son nom, ce n'est pas là d'où il vient, il ne se bat pour cet Israël là : il fait clairement la distinction entre les deux.


Ca revient sur le major du début, il est content d'envoyer ces fils au combat, les habitants sont fiers de participer aux batailles, ils ne rechignent pas un seul instant, ca fait partie de la nature des choses de ce peuple qui doit se battre pour exister.


Un grand brulé qui à réussi à se rééduquer et même à revenir parmi les parachutistes par la force de sa détermination prend son envol de ce conditionnement menant forcément au massacre flamboyant. Dans le ciel, lui, a trouvé l'apaisement et les deltaplanes.


Au final la guerre la plus dure pour ce peuple fut la guerre d'usure qui dura 2 ans. Ils ne pouvaient pas faire grand chose et disparaissaient sous les coups ennemis, se cachant sous terre, leur rappelant les caves des ghettos dans lesquels leur ascendants priaient YHWH pour se faire sauver.

La doctrine unique de percée était déjà caduque.

Un officier voulu échapper à ca en se mariant vers un autre pays, mais son devoir religieux le rattrapa, Israël ne fait pas de déserteurs, que des tombes.

Pendant que les massacres se poursuivent, le peuple dort tranquille dans les boites de nuits et bar de Tel-Aviv, cette vue est plus choquante pour les soldats en permissions que la guerre en elle-même, ils y perçoivent un monde que l'on a déconnecté de la réalité pour le faire fonctionner.


Chaque évènement de la région importe à tous les peuples de la diaspora, d'où qu'ils se trouvent : Abraham les appelle pour défendre les intérêts de la terre promise. Ils se précipitent tous, survoltés, à l'écoute des moindres mots à la radio se rapportant au sujet. Les chefs leur répétant que leur unité est en pleine débâcle et que l'on a absolument besoin d'eux, que tous leurs confrères de même grades ont déjà été tués : il faut se dépêcher, lsrael peut disparaitre à tout instant.

En arrivant, ils voient effectivement les cadavres de leur camarades jonchant les hôpitaux, si ils sont morts pourquoi pas eux ? Ils y vont quand même, une force ancestrale les y poussant.

Pendant ce temps, leurs supérieurs continuent de les abreuver d'histoires horribles pour les tenir émotionnellement, ils reproduiront la même chose sur les soldats dont ils ont la charge, "je viens de l'autre bout de la terre, il faut y aller, que l'on vivent ou pas, les autres sont déjà morts, au delà de nous il y a la nation juive".

Un juif qui parle français, coupe les avis de ses coreligionnaires, il vient d'un autre pays et il a un autre avis la manière dont il faut faire la guerre. Un général de réserve et sa division sont sortis dans la nuit dans véhicules de civiles pour aller au plus vite partir au combat, le devoir est un enfant impatient.

Ils arrivent au petit matin pour voir leurs concitoyens se faire repousser mais doivent quand même directement renvoyer la pression vers l'autre coté, ne jamais faillir quoi que l'on puisse ressentir : pas le temps d'avoir peur seulement celui d'être stupéfait, puis par une force immémorial, ils réussissent.


Ceux qui perdaient sur le terrain avaient une foi inébranlable en eux malgré tous ceux qui continuaient de tomber à coté d'eux, la victoire est assurée il ne peut en être autrement : "c'est une obligation morale", "on part seulement en avant". Certains quand même doutaient et préféraient qu'ils les laissent pour ne pas perdre une division en plus, ceux-là préféraient les vivants de la religion à la vivacité religieuse.

Un juif explique : "il y avait un religieux parmi nous, je ne suis pas religieux, je veux bien prier pour te faire plaisir pour aller mieux", qu'est-ce qu'un juif dans ce cas ? Pourquoi doit-on communiquer avec certains juifs en hébreux alors que d'autres ne veulent pas : certains ne veulent ni la religion, ni la langue, ni le patriotisme, pourquoi doivent ils rester dans ce cas ?


Qu'est-ce qui fait un juif ? Un hébreux ? Un israélien ?


Des hommes se battent pour que leurs enfants évitent à le faire, on voir encore que chacun à des mentalités différentes dans cette guerre, tout comme des pratiques, croyances et sentiments de devoir. Ils sont autant par les mers, à voguer à la recherche d'une solution cachée, que par terre, attendant que des gens viennent rouler sur eux et les réveiller de leur état hypnagogique. Ils marchent dans des territoires bruns et verts, on ne les distingue plus de l'environnement, ne sait plus si ils ont un but tellement ils ont l'air d'errer à un même endroit, de faire partie intégrante de celui-ci.


Les hommes marchent seuls près des frontières, il n'y a personne, les égyptiens sont loin près du canal de Suez, pourtant les israéliens restent anxieux, on les a conditionné ainsi, ils ne savent rien ressentir d'autres, on a fait d'eux des machines de guerres éloignée de toute raison, des golems protégeant les rabbins du centre du pays écrivant la propagande qui doit se répandre dans leur esprit.


Mais ce qui est dingue, c'est qu'ils se sentent véritablement oppressés, héritage de 2000 ans de mesures anti-juives. Il lancent la clameur que la menace est continuellement imminente, que c'est très concret, que ca peut venir à n'importe quel moment sous n'importe quelle forme, que ca perdura encore dans les prochaines générations : résultat, un caractère national réunissant tous les juifs de la diaspora se solidifie autour de la défense d'Israël, des lamentations murmurant chaque jour la conduite la plus orthodoxe à avoir pour la brillance de la terre promise.

Seul Dieu sait quand frappera l'ennemi, alors le juif doit s'équiper d'armes de plus en puissantes pour pallier sa profonde faiblesse atavique.


Troisième heure :


Les ennemis sont par millions autour d'eux... même si les paysages sont vides. Ils disent qu'il faut être à leur place pour comprendre... effectivement, quelqu'un qui a vécu en l'humanité hors des ghettos ne pourra jamais appréhender leur profond sentiment de persécution perpétuel sévissant peu importe l'endroit sur Terre.

Ils veulent détruire, pas conquérir, Israël est une culture inassimilable, hostile a ses voisines, mais ce "ils" sont-ce les juifs ou les arabes ? Ils sont enfermés dans des barbelés, une prison à ciel ouvert, faisant tourner les armes et les milices, mais est-ce pour empêcher de rentrer ou de sortir ?

Personne ne peut traverser aucune frontière exceptés les israéliens qui peuvent aller en Egypte maintenant, un traité de paix a été signé, mais avec qui ? Pourtant les égyptiens n'aiment pas les voir trainer dans leur rues, les regardant tous comme si ils étaient au-dessus de mirador, prêt à faire feu dés qu'un hébraïsant appelle trop fort Dieu.

Mais il y a des petites zones de verdures en Israël, des campagnes ou les gens se sont enfuis de l'incarcération : ni rabbin, ni soldat, seulement le juif avec lui-même, Dieu et sa foi. Mais le Major qui parle a raison, il en faut peu pour détruire cette histoire, des chars qui circulent entre les champs et c'en est fini de cette histoire tribale qui provient du premier Israël ? Mais les chars viennent de quel pays exactement ?


Les autres pays n'ont pas autant de problème de sécurité, ils attaquent à l'autre bout du monde, ils ont les moyen d'imposer leur loi très loin alors qu'Israël recoit des armes du monde entier et crée ses colonies très loin de la zone de résidence de ses derniers siècles.


Le Major qui parle ne comprend pas, mais c'est normal il est bloqué dans un schéma de légitimité divine pour parler de conquêtes : ces terres reviennent de droit à celui qui se revendique le plus de Dieu, de la morale et du bon sens. Tout est évidemment relié aux persécutions passées (Shoah) selon lui, on voit cette homme qui mélange tout dans sa tête et qui pourtant garde la face. Israël a fait de lui ce qu'il voulait, il n'est pas question d'obsessions, le problème de sécurité existe juste depuis la chute du temple.


La doctrine est simple : "apporter la guerre entre leurs frontières, pas les nôtres : nous sommes faibles, notre Etat naissant et fragile ne pourrait supporter ce que eux subissent", le même soldat ajoutant que toutes leur guerres sont catégorisées de "survie" à part celle du Liban de 82.

N'en démordant pas, ce sont les autres qui seront sans pitié avec la victoire, que les israéliens sont plutôt indulgent à contrario. Leurs guerriers roulant sur l'Arabie sont capturés et déchiquetés par plaisir : certainement que ces barbares feraient pareil aux paysans des kibboutz , il faut vaincre encore plus puissamment pour empêcher ces infamies.

Il finit par dire que le joyau d'Israël est la jeunesse, optimiste (inconsciente du danger) et naïve (malléable à souhait) : ils n'ont pas de racines si ce n'est les sermons que leur religion leur assène, il n'y a rien d'autre à faire que servir la grandeur d'Israël "ce sont des pages blanches et vous pouvez y écrire ce que vous voulez" (je jure il dit ca dans le plus grand des calmes, phrase la plus choquante de toute l'histoire du cinéma que je connais).

Tout de suite après ca coupe et filme une bande de jeunes sur un canapé. Ils expliquent qu'en entrant en première (16 ans et demi, 17), ils reçoivent directement une lettre de l'armée qui dit : "ne t'inquiète pas, tu n'es pas oublié" (terrifiant). Un autre jeune renchérit avec "nous t'attendons" et l'autre revient avec : "tu viendras", ce sont des phrases inventées mais ils ont tous eut cette impression en la lisant en tout cas. Ils doivent fréquemment aller au poste pour que l'on examine leur profil, leur faire passer des examens, après ca, les lycéens passent la moitié de leur temps obséder par leur devoir militaire : conditionnées un an et demi sans même avoir mis un pied à l'armée, ils rêvent tous de devenir soldats d'élites.

Les adolescents murissent très vite en service, ils voient la mort directement et préfèrent gouter rapidement à leur vide d'adulte pour ne pas qu'elle leur échappe ; ca ne s'arrête jamais, l'engrenage s'accélère de plus en plus pour les empêcher de réfléchir, c'est toute la société israélienne qui est comme ca. Ils ne sont pas plus que des soldats, les officiers sont leurs professeurs : ils apprennent à mourir.


Attendant leur tour assis sur le bord de la route qui les mène au combat, les avions de chasse en guise de clairons, au niveau du sol on les à dressé à apprécier cela : ils ont perdu l'énergie de la jeunesse, on leur a volé leur vie (l'amusement, les filles...). Il n'y a rien d'autre que le combat en Israël, sinon tu es un lâche et tu es excommunié : voilà le modèle moderne. Les jeunes font face sur deux fronts constant, celui des zones de guerres et des terrains de la société, une double pressions qui vient éroder leur humanité.

"Israël n'est pas une patrie, c'est une réponse à un peuple", "Pour supporter le poids du passé et l'ardeur du présent, il faut abandonner son futur" ou encore "Les citoyens ne parlent pas de l'avenir, nous ne pouvons pas tant" et puis "je ne peux pas penser très loin, j'aurai l'impression de violer un tabou, comme si c'était gravé dans mes gènes l'interdiction de penser aussi loin" et pour finir "nous avons essentiellement de la peur à l'esprit, celle de l'annihilation".

Ce soldat nous exprime qu'il admire les intellectuels et leurs valeurs absolues, il ne peut se le permettre, subissant une réalité pleine de contradictions. Les classes de réserve durent jusqu'à 54 ans en Israël, ils les tiennent en laisse jusqu'au bout : "c'est affreux d'être arraché à cette table".

Il explique que même les jeunes sont tenus responsables de hautes fonctions, ils deviennent rapidement sérieux, l'armée leur fait du bien, selon lui ; un jeune de 19 ans peut tenir des fonctions de major général aux Etats-Unis , "surprenamment, ils restent très docile et soumis quand ils entrent en société", "cela tient d'une disposition très particulière d'esprit des israéliens et sionistes", "nous appartenons à l'idée" et le meilleur : "on encourage l'individualité mais......... ce n'est pas comme vous autres francais. Vous pensez que votre seule naissance vous donne tout vos droits individuels, ici c'est l'Etat qui décide des droits d'une personne, et il peut nous les reprendre".

Il peut leur demander ce qu'il veut, ils ne protesteront pas : service militaire chaque année ou aller livrer une guerre avec laquelle ils sont en désaccord. De toute façon, ils iront, ne savent pas pourquoi, ni même l'origine de leur avis sur telle ou telle chose, tout ce qu'ils savent c'est que les choses seront faites, comme ca a toujours été le cas depuis la construction du premier temple (si ce n'est pas l'Etat qui les y pousse, c'est leur amitié de toute façon, voyant leur camarade se faire tuer). Claude finit la séquence en montrer des jeunes recrues se jeter dans le vide..... ils ont tous très peur mais sont quand même très content d'être là pour leur premier saut.


Le conducteur de l'avion regarde les déserts qu'ils surplombent comme route, il va vers rien, sur de soi, dans le noir alors du grand soleil. Il dit "le passé est tellement présent dans notre vie", je pense que cette phrase est revenu au moins 20 fois de 20 personnes différentes, "un pas en arrière, nous redevenons des victimes", c'est pour ca qu'il trace le chemin vers nulle part, qu'il attaque le premier qui se met sur sa route avant que quiconque prenne les armes : "ne pas être une victime c'est attaquer le premier". "Nous nous sommes bien enseignés des cendres de la Shoah", encore une énième référence aux heures les plus sombres de notre histoire pour justifier leur comportement ultra guerrier de conquête formaté sans droits personnels.

Il continue en disant qu'ils ont étudié des parades imprévues, l'instinct d'agression, la riposte immédiate : "un instant très sain", "peut-être parfois ripostons nous trop vite, trop violement" (sans blagues) : "c'est l'onde de choc du passé", l'onde m'a fait explosé de rire, pas désolé. "Nous aurons bien d'autres choses à apprendre quand la paix l'emportera", nous l'espérons tous en tout cas.


Un pilote explique qu'il avait très peu de formations quand on l'a fait s'envoler pour une mission importante près d'un réacteur nucléaire de Bagdad, qu'il avait de grandes chances d'être abattu, mais on lui rappelait que le destin d'Israël reposait entre ses mains, donc il n'avait pas d'autres choix.

Son grand-père et sa tante sont morts à cause de la Shoah à Vilna, il savait qu'il faisait ca pour eux, du moins il avait besoin de penser ca pour le faire, sinon ca n'aurait pas eu assez de sens. Ses instructeurs ne lui expliquent pas grand chose, c'est normal, ils ne le connaissent pas après tout, de toute façon ce ne sont même pas eux qui donnent les ordres.


Quelqu'un cite la Bible fièrement : "un seul d'entre vous en chassera 10 milles", il continue et ajoute de lui-même : "maintenant, pour survivre il faut chasser", "aujourd'hui ce n'est plus chasser mais donner l'assaut", "cela fait partie de la doctrine de nos jeunes soldats"...

Il justifie cela de la manière suivante : "En Israël il y a un attachement particulier à la vie qui est lié à notre histoire" (tout à fait), "il n'est pas contradictoire de privilégier la vie et lancer l'assaut" (si tu le dis). Ils expliquent que les israéliens ne se mettent jamais à couvert, qu'ils contre-attaquent directement pour prendre le dessus, avoir un mode de jeu ultra agressif par réflexes (petit plan avec les moutons obligés), "il faut délivrer les soldats du souci de penser".


Quatrième heure :


Contraste entre l'incertitude dite et les tanks déployés, les oiseaux qui voyagent dans la nuit.

La guerre continue, ils voguent dans les déserts aquatiques, comme si il ne trouvait toujours pas d'arrivée et que le soleil se couchait déjà. Dans le noir, ils espionnent les alentours, avec des jumelles sur l'ennemi, les yeux fermés sur les siens.

Les arabes jettent des pierres sur les juifs, c'est le seul moyen qu'ils ont pour se défendre pendant que eux patrouillent dans les rues. Pour être dos à la rue, on peut se faire envoyer en prison. "Plus importante est la vitesse, plus dur sera le choc", vérité révélée de manière si anodine.


Encore un endroit vide entouré de murs et remplis de camions sans pilotes, ils sont arrivé à l'objectif mais il n'y a plus personne pour remplir les lieux. "ils craignent les photos plus que les balles", autre phrase très importante, la vérité plus forte que la violence. "Sentez vous la haine des arabes" "bien sur, elle est toute autour de nous".

Les juifs quittant les lieux sont transportés par car de voyage comme si il avaient pris de longues vacances hors de la terre promise et que maintenant ils retournaient travailler au rayonnement d'Israël. Une étoile de David géante est inscrite sur le paysage, la terre n'appartient plus à Dieu mais aux enfants des rois antérieurs. Les palestiniens ont le droit de passer d'un endroit à l'autre avec leur passeport... mais seulement enfermé dans des cages de barbelés : une liberté conditionné selon les lois noachides. Seul moment marrant du film, un juif dit qu'il a 10 enfants à 36 ans, il répond qu'il faut demander à Dieu.

Tous les arabes sont fichés si ils veulent se déplacer, tous les moyens sont mises en œuvre peu importe le prix de la technologie (on est quand même avant 2000), étrange pour juste apposer un numéro de cellule.


Cinquième heure :


Un major dit qu'il ne veut pas utiliser toutes les armes possibles dés qu'il y a une révolution (ne pas tirer sur les enfants) sinon ca serait perdre le pouvoir sur la population : certains gardent leur conscience et leurs valeurs malgré les ordres (seul moment de nuance du film, sans oublier de rappeler la Shoah). Les parents étaient soldats aux quatre coins du monde pour l'élévation du peuple juif : l'influence de la diaspora agit au point de les envoyer au front peu importe le lieu.

"La traque d'enfants et de femmes est le symptôme", "plus nous restons à ces endroits, plus nous deviendrons extrémistes". Ils s'étonnaient que les gens les rejettent autant, qu'il y ai quelque chose comme une Intifada pour leur occupation, ce qui montre bien que ces gens sont totalement déconnectés de leur humanité. Ils ne cessent de le dire tous, "Israël est une contrée très curieuse", "une grande tolérance et intolérance s'y côtoient", "vivant entre les contradictions monstrueuses et les grandes conciliations" : comme si pour compenser l'obscurantisme sectaire beaucoup avait des crises d'altruisme et d'universalisme. "Il arrive parfois qu'on accouche d'un monstre".

Ils expliquent que la morale israélienne dépasse les lois habituelles des hommes, elle peut se permettre certaines choses malgré la juridiction : les 10 commandements dépassent les droits de l'homme (exemple : torture). Un écrivain explique qu'il n'existe pas d'occupation selon les droits de l'homme, ca serait comparable à un viol amical : si ca persiste, ca dégénère forcément.

Les frontières sont floues parmi les dunes, tout ce qu'ils remarquent clairement c'est que l'identité devient floue quand ils observent ce que les colonisés subissent. Les habitations sont construites partout et pourtant au milieu de nulle part, chacune sembles isolés de tout et des autres : il n'y a pas d'arabes et, pourtant, très peu de juifs. Quand elles auront poussées un peu dans tout le désert, la paix régnera.

Un israélien explique que leur terre leur revient de droit depuis que Abraham l'a achetée et surtout que, malgré le fait que les arabes sont là depuis avant cet Etat, ils construisent des belles maisons qui favorisent toute la région. "Le monde entier est contre le peuple juif depuis toujours", "les arabes sont responsables de la guerre car ils ont refusé la partition du pays".


"Les extrémistes sont le levain des lignées juives mais aussi leur fin, "étrangement depuis toujours" : "il faut trouver la voie moyenne, la voie d'or", "il est difficile de différencier un illuminé d'un visionnaire pratique". "Dans les prophéties, tu as le droit d'être extrémiste, seul le ciel est ta limite, ou celle de tes partisans". "Un juif ne tuera pas un juif". "Les américains ne croient pas en nous" (la bonne blague d'où viennent vos armes justement). Parfait exemple d'inversion accusatoire : "la paix signifie que n'importe qui peut vivre ici, juif, arabes, britanniques... c'est vous qui ne croyez pas en la guerre".


Un autre parfait exemple, cette fois-ci de dissonance cognitive : "seriez vous en colère si quelqu'un venait s'installer sur vos terres" "oui et je me battrais mais il n'y a pas de contradiction selon le droit de mon gouvernement, c'est le pays d'Israël et nous devons gouverner. Nous les battrons, ils se calmeront et se tiendront tranquilles", "la guerre est une petite partie, tout ca est écrit dans la Thora".


Ca finit sur quelqu'un qui revient sur la Shoah, disant que toute sa famille est morte avant de l'avoir connu et que les autres sont des survivants. Il dit qu'il doit perpétuer la tradition de ses ancêtres depuis les macchabées, croyant qu'il est le descendant de quoi que ce soit alors qu'on lui a fait croire des choses dans le pur intérêt de perpétuer une tradition pour continuer l'influence de la diaspora dans le monde. "Sans les gènes des guerriers en sommeil depuis 2000 ans en nous, nous n'aurions pu renaitre", intéressant sachant qu'ils n'ont justement plus les gènes donc qu'est-ce qu'il leur a permis de revenir en force ? "Nous devons être très prudent, pas finir comme Sparte ou un troupeau de brebis : trouver la voie médiane entre ces deux extrêmes", "gagner la guerre pour instaurer une paix définitive avec les voisins" (pas une contradiction?).


On finit sur le visage impassible d'un soldat, il ne pense pas mais sait jusque que les choses doivent être faites : il subit la marche des puissances de l'ombre sans le savoir, on ne le lui a jamais donné justement ; penser c'est désobéir.

: Fin de bobine :


A la fin le silence, oui parce que c’est la seule chose qui peut vous prendre après 5 heures de tortures, de gens totalement aliénés par leur idéologie, tellement vidés qu’ils ne savent même plus si ils aiment ca ou pas, justifiant des choses horribles par des choses horribles, des faits ultras violents raconter dans le plus grand des calmes par des gens qui ont clairement perdu leur âme, si l’Etat leur a permis un jour d’en avoir une.

Le silence, pour moi, vous, eux, les arabes, le monde entier qui doit cesser les douleur de l’accouchement, avorter une bonne fois pour toute cette infamie, que l‘on en finisse. Tous les enfants d’Israël sont prématurés aucun arrivé à maturation : des enfants qui doivent jouer les adultes sans développement sain, chimère informe d’homme-femme-enfant


L’Etat qui est en fait, la religion, qui est en fait une bande d’élitiste sectaire qui contrôle leur semblable par besoin personnel, ou pas d’ailleurs, on ne sait plus si eux aussi ne sont pas transpercés par des idées millénaires qui ont traversés les siècles : on ne sait pas si ce sont les hommes qui créent des idées pour les autres ou si ce sont les idées qui créent des hommes pour les autres, qui est venu en premier ? L’œuf ou la poule ? Les intervenants ne cessent de le répéter, ils ne savent pas pourquoi mais les choses doivent être faites, un problème qui n’a peut-être pas de fin, une question qui n’a peut-être pas de réponses... ou plutôt l'inverse.


Honnêtement j’essaye de toujours de regarder un film en une fois malgré sa longueur (par exemple Shoah ou le tanto de Satan), mais là c’est pas que je l’ai regardé en plusieurs fois, c’est que mon visionnage était une longue ligne de pointillée dans ma ligne de vie, des points de suspension comme mon silence à ce que j’étais en train de voir, je n’avais que mon petit espace sur internet pour m’extérioriser (14 pages word!!!), m’indigner de l’horreur absolue.

Parce que ce film, c’est le mal à l’état brut. Je ne pense pas que Claude Lanzmann voulait dénoncer quoi que ce soit dans ce film ou éveiller un questionnement intéressant : il l’a déjà pas fait avec les documentaires d’avant. Non vraiment, il a montré ça en mode : "c’est bien faites votre Alyah ou donner de l’argent aux associations juives de votre pays, nous avons beaucoup souffert nous faisons la guerre pour le bien du monde entier".

Je pense pas qu’il ait fait le film le plus important de l’histoire de l’humanité de manière consciente, (en plus que d’être vraiment bon sur le plan purement cinématographique avec des vraies idées de réa, mise en scène ou d’émotions), non je pense que des fois les hommes sont pris d’une force automatique qui leur dit de faire les choses de telles ou telles manières sans que ça remonte à la conscience ; il faut que ça soit fait sans que la personne ne remarque que ça va peut-être à l’encontre de ce qu’elle voulait à la base : leur âme leur dicte le minimum à faire pour ne pas se perdre totalement, prêter allégeance à la haine pour l’éternité, faire des choses irréparables pour l’humanité. Ici celle-là la pousser à montrer ces gens raconter des choses les plus horrifiantes les uns après les autres, décrire la manipulation que l’Etat, leur religion, la caste des rabbins dominants exerçait sur eux, leur obsession de la guerre ou du passé : il ne l’a pas remarqué directement car il croyait simplement filmer les réussites d’un pays et son fonctionnement.


Conclusion : il faut faire voir ce film à absolument tout le monde pour le bien de l'humanité, mais surtout pour les juifs en fait même si ce ne sont pas eux qui meurent fusillés. Pour tous ces gens qui auront vécu sans conscience, instruments de l'Etat, de leur religion, d'une idéologie globale et totalitaire dépassant d'extrêmement loin le cadre d'une simple croyance culturelle.

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le 14 oct. 2023

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Janenba

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