Eytan Fox à une filmographie crescendo : avançant toujours plus dans la politisation de ces sujets en mettant en parallèle le conflit politique haineux de son pays et la non acceptation d'une sexualité différente. Un même combat en somme.
Si, « Yossi et Jagger » est un film court souffrant d'une bulle amoureuse presque crédule, « Yossi » la suite, et le dernier film du réalisateur insuffle une douceur et un humour nouveau. Comme si l'acceptation de la sexualité au niveau mondiale, venait d'abord d'une confiance en soi propre. Comme par ailleurs le conflit politique éternisant, qui n'aurait besoin juste d'un peu d'espoir et d'amour.
Et, « Tu marcheras sur l'eau » tire justement sa force des découvertes de ces personnages : évoluant, et faisant face à des territoires émotionnels inconnus et endroits qu'ils n'aurait pas discernés jusqu'à lors. Ce film trace donc la ligne de fuite du réalisateur précédemment évoqué : entre haine politique et localisante, et ignorance des multiples 'combinaisons' humaines.
Il y a Eyal, qui à l'instar du personnage de Matt Damon dans "Promised Land" voue toute sa vie à un combat qui lui semble honorable et légitime. Ici : traquer les terroristes, ou plus précisément dans l'intrigue, un ancien agent nazi.
Axel est un personnage qui représente le pilier conducteur d'Eytan Fox. Happé par le désir de balayer la colère entre Allemagne/Israel et la dissimulation homosexuel. Il représente surement l'idéalisme d'Eytan Fox, qui ne voit dans le monde, q'une envie de croire : en balayant les anciens moeurs, les anciennes guerres et les anciennes souffrances...
Dans leur rencontre, on assiste (avec la métaphore simple mais éloquente des longues ballades en voitures) au déplacement des idées reçues, mais aussi à la rencontre simple, pour les deux parties, d'une nouvelle culture, d'une autre façon de voir la vie.
Le film se découpe donc en 2 "stades" : le parcours initiatique d'Axel, dans l'immersion d'un monde beaucoup moins idéaliste : le mensonge de ces parents, et les ravages de la guerre Israélo palestinienne. Mais ne perdant pas son optimiste il permet à Eyal de faire l'exploration d'une joie de vivre inconnue.
Et c'est alors que Eyal, ne résistant pas à l'appel de l'Allemagne, se heurtera à la dureté de la condition sexuelle de son ami, mais sera aussi, enfin émerveillée de la nature occidentale qui ne ressemble pas à la vision arriérée qu'il s'en faisait. Et c'est dans ce changement, qu'il arrivera à devenir lui même moins archaïque à sa vision du monde et de l'homme.
Si, ces deux personnages ont fait table rase du passé de ce lourd traumatisme historique que représente le génocide de la population juive par les nazis allemand, Eytan Fox ne serait espéré qu'une réconciliation future entre les deux peuples que sont la Palestine et l'Israel. Passant du politique à l'intime, il revandique une acceptation totale des différentes facettes privées et sexuelles de l'être humain.
Si Eytan Fox est bouleversant (avec par la suite, l’incroyable « The Bubble »), c'est qu'il a de l'espoir : comment critiquer cela ?
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