La déprime du Sumo se lit dans mon coeur de télespectateur
Voir un film qui prend le parti pris de faire du contemplatif devient assez rare. C'est à la fois agréable (on prend le temps de découvrir le monde des sumotoris) et déroutant (on décroche ultra-facilement.) On est loin du documentaire sensationnel, un travers auquel la réalisatrice aurait pu tomber, tant le sujet est assez décalé et peu filmé dans l'ensemble. On capture de nombreux moments d'intimités des sumotoris, ce qui en soit est assez scotchant (comment la réalisatrice à pu faire oublier la caméra ?)
Les fans de culture japonaise et de combats n'apprendront sûrement rien de neuf, le film se concentre bien plus sur la vie du jeune Takuya. Celui-ci est un novice et à vrai dire pas très doué pour ce sport, malgré des efforts renouvelé (il s'entraine à 5 heures du matin.) On est très loin des documentaires retraçant la vie des stars ou exaltant les saines valeurs du sport et de l'effort sur soit : on est dans un monde d'inégalité sur un secteur ultra-concurrentiel (seul quelques sumotoris deviennent des stars) et personne ne vous fera de cadeaux.
Du coup, on comprend que la vie n'est pas facile pour ce jeune garçon solitaire, assez paumé, poussé par un père froid et autoritaire. On a de l'empathie pour lui et le documentaire en devient hélas, franchement assez déprimant.
PS : Vu dans le cadre du "Nihon Breizh Festival" à Rennes, je n'ai pas sû apprécier le film à sa mesure car projeté dans une qualité FRANCHEMENT dégueulasse : les teintes étaient jaunes et on avait des plans qui étaient clairement sous-exposés, donnant l'impression que le film avait été tourné avec un camescope des années 90. Je sais que tout le monde s'était barré au Cosplay et qu'on était que 10 dans la salle, mais c'est pas une raison.