Tu seras un homme, mon fils par Maqroll
Un biopic romancé de la vie d’Eddy Duchin, pianiste protéiforme des années trente – cinquante aux Etats-Unis. En fait, c’est un mélo, genre contre lequel je n’ai absolument rien car il y a de très bons mélos, ceux de Douglas Sirk par exemple pour citer le maître du genre. Hélas, George Stevens, honnête metteur en scène auquel on doit au moins un très bon film (Scaramouche) n’est pas à la hauteur du genre. Déroulant une histoire linéaire (où la notion du temps qui passe est particulièrement mal rendue), il ne montre aucune imagination, aucune inspiration, aucun lyrisme, qualités pourtant indispensables pour un mélo réussi. Il se contente de se laisser porter par un scénario minimaliste qui n’explore rien et surtout pas la psychologie des personnages, passée à la moulinette des bons sentiments et de la musique sirupeuse déversée sans ménagement. En dehors de quelques belles cartes postales de New York avec la vedette pour Central Park, omniprésent du début à la fin, ce film sonne creux. Quant à l’interprétation, elle est à l’image de la réalisation, plate et sans imagination. Tyrone Power est autant crédible en pianiste que moi en haltérophile ( !) et Kim Novak ne fait que sourire béatement. Les morceaux musicaux sont effarants tellement ils sont invraisemblables et étirés à l’infini… Bref, un semi-navet auquel je mets quand même la moyenne parce que c’était un des films cultes de mon père (quand il était jeune) et que j’en ai entendu parler toute mon enfance !