Redneck Rampage

Un groupe de jeunes part en forêt pour faire du camping sponsorisé à la bière et aux hormones. Arrivé sur place ils apprennent que la petite clairière qui les accueille a été le théâtre d'un massacre 20 ans auparavant. Une nouvelle qui a le don de plomber un peu l'ambiance, surtout après avoir croisé des rednecks un peu poisseux à la station-service. Les choses s'emballent lorsqu'ils décident de se baigner dans le lac puisque deux ploucs en barque repêchent le corps d'Allison, tombée inconsciente, et en soutien-gorge, dans l'eau.

Des post-adolescents débiles, des bois angoissants, des nénettes bien roulées (Katrina Bowden est incroyablement bandante), des rednecks et des morts en cascade. Rien de nouveau sous le soleil du survival rural ?
Reprenant tous les clichés du genre le film inverse les points de vue et nous montre des bouseux adorables et sensibles au prise avec des jeunes sanguinaires qui veulent leur mort. Une idée toute simple dans laquelle la bande de jeunes cherche à se défaire d'une menace qui n'existe que dans leur tête. Comme ils sont débile (la caractérisation des personnages ne laisse aucun doute là dessus) ils arrivent à se tuer tout seuls ce qui va mettre nos braves héros pacifistes (Tucker et Dale) dans l'embarras.
Le film enchaine les morts connes et drôle avec une certaine réjouissance et une bonne dose de gore crado comme on l'aime.

Malheureusement le film s'essouffle un peu a mi-parcours et tombe dans des travers sentimentaux beaucoup trop premiers degrés. On n'évite ainsi pas la parabole niaise et convenue sur les préjugés et le manque de communication entre les différentes couches de la société. Même si le film essaye d'en rire au détour de quelques dialogues, il s'appesantit bien trop dessus et cherche le pathos facile malgré tout. Dommage.
Dommage aussi que la réalisation soit parfois aussi flottante, la continuité temporelle est assez boiteuse (des fondus inexpliqués alors qu'on jurerait que la scène n'est pas terminée ou bien des passages nuit->jour sur un cut là où justement un fondu aurait été judicieux) et le film ne prend pas le temps de poser ses ambiances pour jouer encore un peu plus avec les codes du genre. Puisque le film repose surtout sur des jeunes idiots persuadés d'être en danger de mort il est dommage que la mise en scène ne prenne pas plus la peine d'exagérer encore les choses et de nous les montrer selon ce point de vue.
Par contre on appréciera le joli travail du chef-op sur la lumière même si certains plans trahissent un certain aspect fauché de l'entreprise (des plans larges où on voit que la forêt n'est absolument pas dense par exemple).

Parti d'une excellente idée les auteurs n'ont pas réussis à amener le concept aussi loin qu'il aurait fallu. Heureusement le duo principal est vraiment attachant et Alan Tudyk et Tyler Labine s'en sortent très bien dans la peau de ces bouseux au grand coeur.
Reste un film sympathique avec des passages assez drôles mais n'est pas Simon Pegg (pour le scénario) ni Edgard Wright (pour la mise en scène) qui veut.