Tulpa
4.4
Tulpa

Film de Federico Zampaglione (2012)

Jouons franc jeu. Les bobines déviantes où des mecs peu recommandables portent des vestes noires bien longues ainsi que des gants en cuir pour désaper de jolies jeunes femmes à coup de lames tranchantes, je suis plutôt client. Oui, je sais, dis comme ça, c'est plutôt inquiétant, mais je vous assure que le giallo a son public -je sais, pitoyable défense- et même si son heure de gloire est quelque peu passé, nous sommes plusieurs dérangés du ciboulot à en espérer chaque année des relectures inspirées. Alors quand je tombe sur Tulpa, qui semble être pile poil dans le sujet, je le lance la bave aux lèvres, avec une envie furieuse de me rassasier en mise à mort graphiques, rasoir en main.

Et bien, ami amateur de bisseries sanguinolantes, sache que Federico Zampaglione ne fait pas son radin avec Tulpa et met sur la table tout son arsenal pour nous délivrer des petites séquences peu ragoutantes qui feront leur petit effet. On est loin d'un Fulci mais l'intention est là et la réalisation est plutôt classieuse, aidée en cela par une photographie bien léchée. On sent que le cinéaste s'inspire fortement de tout un pan du cinéma de genre italien. On pense forcément à Argento, Martino ou Bava, leur ombre plane même un peu trop sur Tulpa, lui ôtant un peu de personnalité. Federico Zampaglione tente bien de s'approprier le genre en lui mêlant un petit côté mystique, mais la sauce peine un peu à prendre. De même que certains acteurs semblent s'essayer à leurs premier rôles, Tulpa est un film peu homogène. Très soigné graphiquement, mais pourtant fébrile dès que son réalisateur laisse ses personnages évoluer, il manque de tenue et c'est bien dommage parce qu'il a de belles choses à proposer. Les meurtres que Zampaglione met en image fonctionnent plutôt bien et l'univers malsain-chic du club privé où la déviance prend place est des plus réussi.

Il ne manque finalement pas grand chose à ce Tulpa pour passer le cap de l'hommage sympathique. Des acteurs plus crédibles et, surtout, un dernier acte plus convainquant. Je veux bien être tolérant et passer les quelques grosses ficelles qui nous mènent au final si ce dernier a un intérêt. En l'état, il est si poussif qu'on finit la séance sur une fausse note très préjudiciable. On estompera cependant ce sentiment d'arnaque en se remémorant le joli coup d'oeil dont a fait preuve Zampaglione pendant tout son film ainsi que cet amour véritable qu'il porte au ciné de genre italien, que l'on sent dans ses cadres. Peut être pour le prochain ? En attendant, je vais m'essayer à son survival (Shadow) qui a plutôt bonne réputation.
oso
6
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le 16 juin 2014

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oso

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