Vashi Kan est tout à la fois un remake, un plagiat, un reboot sauce kebab et une parodie bien involontaire du Rambo de Ted Kotcheff . Le film de Cetin Inanç est disponible dans le très sympathique coffret Turkish Collection édité par Bach Films ,même si l'éditeur semble avoir carrément confondu le film en question avec Korkusuz (un autre ersatz de Rambo venu de Turquie)
Vashi Kan reprend donc grossièrement la trame du film avec Stallone mais sans guerre du Vietnam. Pour ce que j'ai compris de l'histoire, on suit ici un taulard qui arrive dans une petite ville et se fait rejeter par la mafia local. Notre héros s'enfuit en forêt après avoir subit la violence de ce gang familial et va entreprendre alors de se venger de ses enfoirés qui ont fait couler le premier sang et qui ont jurés sa mort.
Vashi Kan est une série Z tourné avec les moyens du bord dans lequel nos sens seront constamment mis à rude épreuves entre montage épileptique, photographie dégueulasse bavant de lumières saturées, caméra bougeant dans tous les sens jusqu'à la nausée, cabotinages de trognes improbables et bruitages tout aussi excessifs que particulièrement agressifs. On retrouve dans le film la super star turc, le Alain Delon du Bosphore Cüneyt Arkin qui nous offre une nouvelle fois une performance assez hallucinante d'hystérie combative à grand coup de sauts de cabris, de courses accélérées, de kung-fu improbable et de grimaces rageuses. Toujours aussi charismatique le bougre incarne un Rambo de solderie mais toujours avec classe même déguisé en buisson. Le film nous offre de jolis moments de portnawak à coup de mannequins en mousse , de faux raccords et de délicieux non sens comme ce méchant qui se tient la gorge après avoir prit un coup de couteau sur le joue ou encore ces types qui s'éparpillent dans tous les sens quand leur chef demande que le groupe se sépare en deux... J'adore aussi la séquence montrant une jeu donzelle qui tente désespérément de monter un ridicule petit talus de terre avant que notre Rambo turc ne vienne lui offrir son aide.
Vashi Kan est certes délicieusement mauvais et un joyeux nanar mais il lui manque un peu de folie pour se hisser aux sommets du genre. Le film reste un savoureux plat de choix pour les amateurs de bis et de Z.