Ulysse, souviens-toi ! par Sophia
Le film démarre sur des flashs, des coup de feu, des gens qui hurlent. On dirait un film de gangster, mais ce n'en est pas un. En réalité, ça ressemble bien plus à un film de fantôme, avec cette immense maison qui déroule son dédale de pièces et de couloirs, ces personnages qui sont là sans être vraiment là, ces flics encerclant la maison inquiétant mais jamais réellement visible. On dirait un jeu. A un moment, le héros demande qui est mort, comme si ce n'était finalement que des enfants jouant au policier et au voleur. Et puis c'est tout cela à la fois. Film complètement barré, qui ne laisse jamais aucune clé au spectateur, il lui faudra, comme le héros, franchir chaque porte, trouver chaque indice, pour pénétrer dans une pièce différente et y découvrir un indice, retracer les souvenirs, et enfin parvenir à la pièce tout en haut qui nous délivre. Outre des effets pas toujours adroits, on sent la volonté d'insuffler ce sentiment de perdition à travers les mouvements de caméra, les effets de lumière, alors que le scénario et la chronologie sont suffisamment perturbée, mais finalement tout prend sens, comme un puzzle, vers la fin. Le réalisateur de Carreful qui m'avait déjà terriblement plu, signe ici une oeuvre très fortement sympathique, il faut néanmoins s'accrocher au début, mais quel récompense à la fin!