"Bonsoir, c'est l'histoire d'Antoine de Caunes, journaliste, qui après un traumatisme crânien, a perdu 60 jours de mémoire. C'est une double enquête, un véritable thriller. Que s'est-il passé pendant ces 60 jours? Quel est le mystère sur lequel le héros a enquêté précédemment son accident? C'est un film politique sur l'industrie agro-alimentaire, plus précisément sur le chocolat, c'est pour ça que je l'ai tourné en Suisse."
Ainsi m'a été présenté ce film par François Girod, un mardi soir de fin Avril.
Bon bah on va voir...
D'abord, il neige en suisse, c'est joli, ça fait de belles images. Antoine de Caunes se défend plutôt bien dans un rôle de torturé.
Le scénario par contre est soit bien mal écrit, ou alors bien mal rendu au montage, les relents de mémoire sont intégrés directement à la trame de narration, si bien qu'on a du mal à savoir si c'est le personnage qui se souvient ou si c'est le réalisateur qui nous montre ce qui s'est passé. Le tout est confus. La théorie du complot des dirigeants de l'Agro prend forme, le personnage a l'air de s'y retrouver, de comprendre petit à petit d'où il revient alors que moi ben ça va bien faire 40 minutes que je pige plus rien, que la musique me casse les oreilles (un seul et unique morceau très néo-classique).
Tiens une femme nue qui danse. Elle se retrouve dans le lit de l'amnésique en un rien de temps. Pourquoi? Alors que sa femme, qu'il appelle tout le temps, n'est autre que Carole Bouquet, misérable scripte sur un tournage ailleurs en Suisse.
Et le titre alors? C'est qui cet ami si parfait ? Eh bien c'est justement l'ami d'Antoine. Ancien gay qui finalement s'est fait la femme et la maitresse de l'amnésique, qui lui cache plusieurs choses.
Et puis j'ai totalement décroché, je me serai enfui plus tôt, si je n'étais pas si confortablement installé dans la rangée du milieu, dans l'axe, avec des tas de gens, de journalistes, de photographes... Ainsi qu'une vieille grabataire, ne tenant plus sur ses jambes, à qui on avait eu la joyeuse idée de réserver une place juste devant moi (donc dans l'axe, au milieu) sur une rangée aussi pleine qu'un car de colonie de vacances se dirigeant sur la Bourboule. (les phrases longues c'est marrant, mais après tout le monde se perd, comme dans le film..) Donc elle arrive, elle a l'air un peu aveugle, elle commence à gravir les marches et là le machiniste, qui aimerait bien sortir pour aller se fumer sa clope tranquille, éteint les lumières. Le salaud. Elle trouve finalement sa place.
Après cette petite digression, revenons au film. Un film confus, comme son histoire. La musique est affreuse. La photo est pas mal, les paysages enneigés c'est toujours joli. Les acteurs sont pas tous top. Bouquet est assise sur sa beauté, elle a 3 scènes, toujours plan serré sur son visage. Bref la seul chose positive c'est la théorie à l'encontre de l'agro-industrie qui sous-entend que grâce à la directive européenne autorisant le remplacement des graisses végétales par des graisses animales dans la confection des confiseries, les prions, ces protéines vectrices de Creutzfeld-Jakob, peuvent se retrouver dans les barres chocolat et autre lait pour enfant. Une théorie qui a le mérite de faire peur, de soulever une véritable question, mais qui finalement n'est pas développée plus que ça (une phrase tout au plus).
Pour un film politique, on peut faire mieux.
Dommage, ça aurait pu être bien.