Πολίτικη κουζίνα, Politiki kouzina, traduit "la cuisine de la cité [Istanbul]" mais aussi "la cuisine politique" selon la présence de majuscules ou pas à Politiki, est un film joyeux, beau et enthousiaste malgré l'aspect noirci des évènements qu'il relate en surface, à savoir le sort des grecs d'Istanbul au fil de leurs années-tourments : 1955, 1964, 1974.
Techniquement, le film a ce côté très amateur qui le rend plutôt mignon et bon enfant : scènes dégoulinantes de 3D, fonds vert évidents comme le nez au milieu de la figure. Mais l'image arrive à être belle et certaines scènes, souvent les plus simples, emphasent bien les dialogues qui flirtent sur toutes les vagues du rire aux larmes.
Le film est chargé de symboles et de métaphores filées à l'infini :
le parapluie rouge, les ingrédients, le sein, la danse, la petite fille, Atatürk en fond, les uniformes, etc.
Le scénario est unique, il raconte des parcours singuliers qui s'inscrivent dans une Histoire méconnue et tragique. On appréciera la partialité, film gréco-turc oblige, mise en avant par la démonstration de l'absurdité des faits politiques (Grèce des colonels, xénophobie allaturca).