C’est un long métrage de Barry Alexander Brown qui adapte l'ouvrage de Bob Zellner, The Wrong Side of Murder Creek: A White Southerner in the Freedom Movement. Un fils du sud a été produit par Spike Lee.
Bob Zellner était un jeune étudiant au moment où il s’est lancé en 1961 dans la lutte des droits civiques avec les Freedom Rides. Un combat d’autant plus difficile pour cet adolescent pur produit de l’Alabama. Un État du Sud des États-Unis où le Ku Klux Klan était dominant, son grand-père en faisait d’ailleurs partie, à une époque où des noirs étaient pendus aux arbres ou abattus avec l’aval de la police. Il faut bien se rendre compte qu’aux USA, la ségrégation a existé jusqu’en 1968. Au moment de Rosa Park en 1955, un noir ne pouvait pas s’asseoir devant dans un bus.
C’est donc avec ce contexte que Spike Lee a produit ce biopic. Mettre en avant cet homme et sa quête d’égalité, c’est pointer du doigt le dysfonctionnement des États-Unis à l’époque, tout en sous-entendant que la situation n’est pas tout à fait réglée. Spike Lee est d’ailleurs connu pour son militantisme. Un coup de maître de la part de l’Américain, car c’est une merveille de réveil citoyen. Même si sa portée n’est pas la même en France, c’est une remise en question de notre avancement sur la question de l’égalité quelle que soit la couleur de peau des gens. En plus d’être d’une importance sociétale, le film va être captivant.
Déjà, car il prend le temps de cerner son personnage principal. Ce dernier est intelligent et a toujours le bon mot. Une qualité qui le met rapidement en avant positivement. Ensuite, car il enchaîne des séquences fortes. Que ce soit dans la ville d’Alabama, son campus ou son voyage, la route est rude pour Bob Zellner. C’est extrêmement bien retranscrit. On va vibrer et s’indigner avec lui. Il est impossible de voir ce film en restant de marbre. Un fils du Sud n'aura pas peur de montrer les horreurs sans pour autant tomber dans le tapageur. Tout est fait de manière raisonnée. L’impact en est d’autant plus fort.
Lucas Till est impressionnant. Il donne l’aura à son personnage. À travers lui, on se bat. C’est tellement communicatif. Après avoir été révélé dans X-Men et dans la série MacGyver (2016), il continue de grimper en puissance. Pour l’accompagner, il y a du talent notamment avec Lex Scott Davis. Elle sera son ouverture sur un monde lui étant inconnu.