Alain Wapler est le PDG hyperactif d'une grande entreprise automobile, mais se voit contraint à l'inactivité du jour au lendemain suite à deux AVC consécutifs qui ont atteint la partie langage de son cerveau. Il s'exprime donc d'une manière plutôt particulière depuis cet accident. Pour ce qui est du scénario, on peut s'arrêter là, car le film tourne tout entier autour de cette histoire, et donc de ce PDG incarné par Fabrice Luchini. On va passer outre les autres éléments de l'histoire (sa relation avec l'orthophoniste, sa fille...) et ses rebondissements car ceux-ci sont souvent à peine esquissés, parfois peu cohérents, souvent non aboutis et en fin de compte mineurs. À ne pas douter, c'est bien Fabrice Luchini qui tient le film et qui attire toute notre attention. Et il y a de quoi ! Les deux AVC qu'il subit lui font perdre ses facultés cérébrales liées au langage, ce qui a pour conséquence de lui faire inverser lettres et syllabes. Par exemple, "Je veux t'aider" devient "Je veux t'aimer". Ainsi s'enchaînent contrepétries, double sens, quiproquos et calembours qui exigent a quelques moments il faut le reconnaître une petit gymnastique cérébrale. Luchini dicte et savoure son texte avec la verve et la passion qu'on lui connaît pour la langue. C'est un délice de l'entendre, doublé en plus de cela par un jeu d'acteur juste et attachant. Si on est fan de l'acteur, et je le suis, il faut à n'en pas douter aller voir "Un homme pressé", et passer outre l'inaboutissement du scénario et quelques lenteurs dans le déroulé de l'histoire.