Malgré toute la sympathie que je peux avoir pour Anne Hathaway et Jim Sturgess, j'aurai oublié ce film sitôt la critique écrite.
Rien dans ce film n'est désagréable, si ce n'est peut-être la vision des Français (Jean-Pierre, pianiste dans un groupe de jazz près du Canal St-Martin), mais comme nous n'avons certainement pas les moyens de donner des leçons en termes de clichés, ce n'est pas un point qu'on peut reprocher. Le problème est que rien ne sort de l'ordinaire. Les acteurs s'en sortent relativement bien, Hathaway en particulier, mais l'histoire ne nous faisant ni chaud ni froid, on n'est jamais embarqué et on se contente de regarder sa montre de temps en temps.
Le concept de retrouver nos personnages tous les 15 Juillet a tout de la fausse bonne idée. C'est original, on se dit que ça va nous donner un peu de changement, mais ça ne marche pas. L'histoire s'étale sur deux décennies, chacun des "épisodes" doit être concis et la personnalité des personnages en pâtit. Parce qu'on n'a pas le temps d'approfondir quoi que ce soit, on se retrouve avec des situations bloquées et des raccourcis faciles. Un exemple: parce qu'il lui faut bien une histoire, le personnage de Hathaway vit pendant plusieurs années avec quelqu'un qu'elle n'aime pas. La contrainte de temps faisant qu'on ne peut pas introduire un nouveau personnage, elle ne connaîtra finalement que celui-ci. Certains d'y voir un reflet de son manque de confiance, j'y vois un scénariste qui se simplifie la vie. Peut-être alors aurait-on pu sauter quelques années où le seul contact était un coup de téléphone qui n'apporte rien, pour en approfondir d'autres, ou alors étaler l'histoire sur 10 ans et non 20.
Au final, un film aussi vite vu qu'oublié. Pas foncièrement mauvais, mais qui n'a rien de spécial.