Quand un homme en cavale questionne la notion d’humanité

Rien que le titre du film avant sa vision est ironique. Clint Eastwood,avec cette histoire de cavale contre nature,arrive à bousculer chez le spectateur la notion de bien et de mal.Tout cela grâce à Butch,anti-héros qui s’évade et va révéler sa bonté,son sens des valeurs dans la vie au contact d’un garçon kidnappé.Le tandem va vivre une rare échappée belle où la peur et l’angoisse du lendemain seront tempérées par de réels moments de partages et de complicités.Un monde parfait ou comment un homme va questionner la notion d’humanité.Les rencontres de Butch et Philip sont révélatrices que les apparences sont trompeuses,que la vendeuse agréable ou l’employé agricole serviable ont leurs failles.Même topo du côté de la police où certains éléments prouvent leurs limites à cause de leurs personnalités malsaines.Cela ne m’étonne pas que Clint Eastwood a été touché par cette histoire réhabilitant l’imperfection du monde,prouvant que le naturel défaillant surgit dans les mots brutaux d’une conversation ou des gestes déplacés ( des claques,des secousses violentes...).En faisant tomber Butch dans son côté obscur,le réalisateur va jusqu’au bout de son propos et offre à Kevin Costner une performance ambivalente remarquable.Un monde parfait,relié à l’enfance,à la transmission,à la manière de réagir face à la violence,est peut-être le film égratignant l’Inspecteur Harry où le personnage du Bon ( deux rôles mythiques de Clint Eastwood) et prouve que l’acteur/réalisateur a gagné une profondeur supplémentaire et un regard beaucoup plus vaste sur ses semblables.Un film charnière dans son œuvre et qui mérite plusieurs visionnages pour sûr.