De Lounguine, on lui préférera L'île.

Pavel Lounguine est le réalisateur de l'excellent film L'île, que je vous conseille si vous ne l'avez pas vu. Etant donné que c'était la seule oeuvre que j'avais vue de ce cinéaste, j'ai trouvé avec plaisir ce Nouveau Russe qui s'attaque au petit monde des oligarques. Un monde qui n'est pas forcément joli joli.

Force est de constater que ce film est une déception à tout point de vue. Malgré de nombreux fonds très européens, j'ai souvent l'impression d'être face à un téléfilm en ce qui concerne certaines séquences là ou d'autres me font penser à du cinéma. Le résultat formel est très mitigé avec une photographie un peu pauvre, qui me rappelle les frères Dardenne. Tout ce que j'aime quoi.

Côté de l'histoire, on s'intéresse à un oligarque qui fera fortune avec des combines pas vraiment légales. On suit son avènement, sa chute et sa résurrection presque. Modèle classique donc de l'homme à succès, même si celui-ci n'est pas très fréquentable.

Sauf que Lounguine construit son film avec des flashbacks, des retours au présent, un flashback, un retour au présent, etc. Ca devient très vite très lassant surtout qu'on saute parfois d'une époque à l'autre extrêmement rapidement.

Au final, le film possède quand même quelques qualités avec un envers du décor qui me semble parfois assez réaliste et surtout une démonstration de la façon dont on pouvait s'enrichir lorsque le communisme touchait petit à petit à sa fin.

Mais l'ensemble peine très largement à convaincre.