Avec fracas et la boule au ventre.
Les gens hurlent, les grenades explosent et les lacrymos brulent les yeux.
Tu te raidis dans ton siège.
La qualité de l'enregistrement médiocre, le téléphone enregistre une scène chaotique où le protagoniste essaye de parler fort pour couvrir la panique.
C'est incroyable comme la perspective de réalité te recadre directement dans l'appréciation de la violence. Tu vois des gens blessés, qui pissent le sang, tu vois des lâches, des larmes et de la colère. C'est tout public. Mais tu regardes et tes viscères se serrent.
David Dufresne utilise énormément ces vidéos amateurs de confrontations entre gilets jaunes et policiers. Il les entrecoupe de dialogues sur le thème de la violence légitime, de la sous-citoyenneté, de la non-écoute, de la forme de la démocratie ... Les intervenants ne sont pas présentés formellement, juste par leurs réactions face aux images et la chronologie se re-déroule devant nos yeux.
On a aussi ces blessés confrontés à leur propre image.
C'est important ce genre de discussion. Ça changera sans doutes pas grand chose mais c'est un moment intense à vivre. C'est une claque du réelle qui vient attrister un peu ta vie.