Un parfum de cinéma pour un très bon téléfilm

Un père idéal est un téléfilm réussi et cette réussite tient d'abord, à la narration d'Hélène Fillières, ensuite, à la prestation de l'ensemble de la distribution puis à la photographie.


L'histoire, si elle est originale, n'est pas inédite. Pour autant, elle est bien construite et elle nous tient en haleine jusqu'au dénouement final. La dernière fois que j'avais pris autant de plaisir à suivre une histoire de cette nature, c'était Monsieur Max et la rumeur.


Le jeu des comédiens, de l'ensemble des comédiens de ce téléfilm tient en un mot : sobriété. Laurent Gerra a de nombreux talents et il a démontré être un bon acteur et il avait fort à faire. A ses côtés, il y avait Eddy Mitchell qui, lui aussi, a de nombreux talents mais qui est un comédien bien plus expérimenté. Brillante prestation d'Eddy Mitchell. Brillante également, Laure-Lucile Simon dont il me semble toujours aussi incroyable que ce ne soit que l'un de ses premiers grands rôles. Je pourrais évoquer Rufus, Tess Barthélémy, je pourrais évoquer les autres mais je ne ferai que répéter que leur jeu était sobre et juste.


Ce téléfilm est également une réussite du point de vue de la photographie tant j'ai apprécié la construction de certains plans (des jeux de lumières, des jeux de profondeur de champs, un traveling compensé... C'était digne d'un très bon film et sur ce point Hélène Fillières nous a gâtés.


Ce téléfilm est une franche réussite mais deux choses m'empêchent de luis donner plus de 8 points : la BO et la fin.


Le premier concerne l'absence de bande originale. Le choix de la chanson de Mouloudji était bon (elle contribue à la narration de manière très efficace quand on connait la chanson) mais hormis cette chanson, Un père idéal manque d'un habillage musical faute de budget et de temps (Hélène Fillières n'y est pour rien).


Le second bémol concerne la fin du film mais je n'irai pas plus loin en clair puisque je vais dévoiler une partie de l'intrigue.

Le film aurait dû se conclure Laurent Gerra criant "Jeff" en comprenant, lorsque l'enquêtrice de Gendarmerie lui révèle que le meurtrier de sa fille a été interpelé, qu'il a tué son ami sans raison véritable. La fin aurait été plus cruelle, plus amère. Pour moi, c'est une occasion manquée de laisser au spectateur le soin d'imaginer la suite.

Je mets donc 8/10 à ce téléfilm et je le classe sans aucun souci dans les meilleurs instants de cinéma que la télévision puisse nous offrir. Merci France Télévision.

Lucas-Gaudichon
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