[Critique et analyse] Un peu, beaucoup, aveuglément de Clovis Cornillac (2015)

Pour son premier film en tant que réalisateur, Clovis Cornillac, d’après l’idée originale de sa compagne Lilou Fogli : un inventeur bougon, dont l’un des murs de son appartement est très mal insonorisé, fait tout pour que l’appartement d’à côté ne soit pas loué. Malgré tout ses efforts, il finira par l’être par une jeune pianiste préparant un concours. On ne connaitra jamais leurs prénoms, puisqu’ils s’appelleront « machin » et « machine » durant tout le film.


Machin et Machine vont tenter de « cohabiter » tant bien que mal en mettant en place un emploi du temps, vont se parler à travers le mur, et des liens vont finir par se créer. Une histoire va naître « intra-muros » : nous aurons droit à des quiproquos, des comiques de situation bien senties. Ils partageront leur quotidien comme n’importe quel couple, sauf qu’eux ne se sont jamais vus.


Certains auraient voulu déménager ou trouver une solution pour insonoriser les appartements au mieux. Machin et machine s’en accommoderont et finiront par faire de ce mur un lien, un « trait d’union », alors qu’au départ ils ne pouvaient se supporter l’un et l’autre.


L’un et l’autre ont leurs raisons d’être comme ils sont. On comprend vers la fin du film que l’épouse de Machin est décédé il y a de cela sept ans et qu’il s’est réfugié, voire enfermé dans le travail. Machine garde la tête dans le guidon en vue de préparer son concours, donne des cours pour gagner sa vie, mais est sous la coupe d’Evguenie.


Machin va apprendre à Machine de se libérer de ses carcans, Machine va apporter à Machin de la fantaisie, une touche de douceur féminine. Ils vont chacun s’apporter ce qu’il manque à l’autre, tout ça juste en parlant, sans jamais se voir…


J’ai été surprise de ne pas voir à ce point le temps passer, de vouloir suivre à chaque scène ce qu’il se passerait à celle d’après. « Un peu, beaucoup, aveuglément » n’est certes pas un chef d’œuvre du genre (et encore, peut-être l’est-il pour certains spectateurs, cela est subjectif), mais il est assez différent des comédies romantiques que l’on peut voir habituellement. Certes, on se doute de la fin qui est sans doute « cousue » de fil blanc, tout comme l’on peut connaitre la fin de beaucoup de choses dans la vie. Mais le plus important est le chemin pris pour en arriver à cette fin.


Mon analyse complète du film sur mon blog: reves-animes.com

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le 25 févr. 2020

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