Pour une première réalisation, Clovis Cornillac nous livre une petite merveille. Trés bien dialoguée, avec une mise en scène habile et des acteurs en forme (notamment Philippe Dusquesne dans le rôle du meilleur ami du personnage), Un peu,beaucoup,aveuglément est aussi un film qui joue sur plusieurs registres: la comédie, le mélo et de petits drames personnels chroniques. De plus, les développements sur les deux protagonistes principaux ne sont pas téléphonés et derrière ces deux âmes solitaires,tourmentées et angoissées se cache des trésors d'humanité et d'empathie. Il est également palpable que le tandem Mélanie Bernier/Clovis Cornillac s'est régalé à jouer "Machine" et "Machin" leur permettant de composer des personnages tour à tour à fleur de peau, lumineux ou colériques. Au niveau du contenu même, ce film raconte également la naissance du sentiment amoureux, le questionne sur le fait qu'il rende aveugles ceux qui l'éprouvent. Clovis Cornillac,en position de réalisation, s'ingénue à montrer aussi la difficulté des humains à cohabiter, s'entendre car la bêtise s'invite au détour de réflexions ou de postures. L'un dans l'autre, ce film bien emballé revient aux sources de la comédie qui fait réfléchir sans tomber dans la guimauve la plus affligeante. Une alchimie rare dans un genre en France qui est souvent abonné aux ressorts faciles donc aux gros sabots. Pour finir, je ne saurais conseiller Un peu,beaucoup, aveuglément aux agoraphobes vu le dispositif de huit clos maintenu sur les trois quarts des scènes. Et ce n'est pas du goût de tout le monde également. Sans autre contre-indication particulière, n'hésitez pas à découvrir ce film réussi.

Specliseur
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le 6 mai 2015

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