Joffo au cinoche

Commençons par le commencement : "Un sac de billes", le bouquin. J'avais essayé de le lire il y a quelques années, avant de m'arrêter au bout d'une quarantaine de pages, lassé par la plume de Joffo. Je ne dirais pas que c'était mauvais, mais je n'avais pas accroché...

Et nous revoilà, plusieurs années plus tard, avec une adaptation cinématographique qui ne me faisait aucune - AUCUNE ! - envie. En effet, quand j'ai vu la bande annonce pour la première fois, je me suis dit "super, encore un film français sur la Shoah". À croire que toutes les grosses sorties françaises sont soit des comédies débiles avec un humour douteux, soit des films sur la période 39-45.

Alors, quid de "Un sac de billes" ?

Ben c'est pas mal... pas mal du tout. Le film est porté par une brochette d'acteurs plutôt convaincants et talentueux. Je donne une mention spéciale aux deux gamins qui se partagent l'affiche, à commencer par Dorian Le Clech (qui campe un super p'tit Joseph) et son regard hypnotique. Film français oblige, on n'échappe bien entendu pas aux grands acteurs glissés dans de petits rôles histoire de... Mais je dois avouer que ça passe bien. J'ai beau détester la musique de Bruel et ne pas avoir de sympathie particulière envers l'individu, je dois bien avouer que j'ai apprécié son jeu d'acteur (que j'avais déjà savouré dans "Le prénom"). Christian Clavier, quant à lui, se cantonne à ce qu'il sait faire, à savoir du Christian Clavier : cela dit, il n'a qu'un tout petit rôle, si bien que son apparition est appréciée. Mais le plus fort, c'est Kev Adams. Oui, il est bien là... et ma foi, même s'il a lui aussi un rôle très secondaire, je dois dire qu'il est parfaitement convaincant !
Autre grande qualité de ce film, et non des moindres : sa musique, qui oscille entre des thèmes classiques et des consonances de musique klezmer. C'est que du bonheur...
Enfin, même si certains passages sont plus laborieux que d'autres, j'ai apprécié le fait d'avoir un film centré sur ses personnages et pas seulement sur "des juifs". Ici, chaque individu a sa personnalité et n'est pas seulement cantonné à un rôle de personnage fonction, ce que j'avais reproché aux personnages de "La rafle".

Bon, ce film n'est pas parfait, loin s'en faut : le rythme est assez inégal, ainsi que les visuels (parfois très beaux, et d'autres fois à la limite de la qualité d'un téléfilm). On regrettera également le fait que les deux grands frères soient si absents, si bien qu'on ne ressent pas de réelle émotion quand