Raoul Mortetti, fut avec Maurice Yvain et Henri Christiné, l'un des meilleurs musiciens d'opérettes de l'entre deux guerre. Albert Willemetz pour sa part fut un talentueux librettiste et parolier. On comprend donc que nous tenons là l'une des opérettes phares de cette époque pourvu qu'on ait le bon goût d'apprécier le genre. Reste l'adaptation cinématographiques : il se trouve qu'elle est excellente avec un Henri Garat craquant à souhait (hum !) et l'injustement oubliée Meg Lemonnier. Et puis il y a Arletty, la merveilleuse Arletty. Dans le film elle tient un "salon particulier" (autrement dit un bordel haut de gamme) qui est le cadre de l'intrigue. Et tout cela se déroule dans la décontraction la plus totale dans une ambiance qui n'est pas sans rappeler certains récits de Guy de Maupassant, donc bien loin du politiquement correct de notre époque. Une oeuvre absolument joyeuse et charmante nonobstant le dénouement où il fallait bien que la morale bourgeoise finisse par triompher.