Ecrit par Donald Kaufman? Gloubi-boulga hollywoodien sur valet de deux maîtres? Me, myself and I.

Un sous - 'Dans la peau de John Malkovich'? Un peu amphigourique?

Il est tellement intense et sur-motivé que ses proches semblent épuisés et penser: "Courbe Ton Enthousiasme!"?

Dans Adaptation de Spike Jonze, Nicolas Cage joue justement le scénariste Charlie Kaufman

totalement bloqué alors que son pseudo frère jumeau, Donald Kaufman, pond de la copie comme il pisse et arrive lui à vite vendre à Hollywood son scénario délirant, Gloubi-boulga de tout ce qui marche. Je découvre d'ailleurs après que la bande annonce d'Un talent en or massif est justement sur la musique principale du film Adaptation lorsque le film devenait ironiquement hollywoodien: 'Happy Together' des Turtles. On se dirait ici dans la dernière partie d'Adaptation de Kaufman/Jonze, mais une partie de l'ironie en moins?

Ici aussi, Nicolas Cage voit aussi son double, lui parle mais l'embrasse: l'égocentrisme poussé à son paroxisme? Se faire l'amour à soi-même (comme dans Predestination? "Nic Cage smooches good").

Comme dans une pièce de Goldoni, adaptée en folle comédie musicale, Nicolas Cage devient l'employé de deux autorités: un gangster et le FBI.

Quand il se dit en panique, "J'ai deux casquettes"/"I am working two jobs here", il rappelle James Corden (désormais star de la télé aux Etats-Unis) et son énormissime succès comique dans le délirant 'One Man, Two Guvnors' (un valet et ses deux maîtres).

Comme j'ai été un peu déçu et que ça fend le coeur, car je m'attendais à mon film de l'année, j'ajoute que de minis remarques:

• L'atmosphère du film me rappelle celle du Georges Clooney sur aussi un artiste qui aurait aussi travaillé pour le gouvernement: Confessions d'un homme dangereux avec Sam Rockwell dans le rôle d'un Nicolas Cage. il faut s'imaginer le moment où les vrais personnages historiques ont dit à leurs proches comme Cage dit à sa femme: "I am working for the CIA" (1h04, la tête&expressions de Sharon Horgan sont assez drôles même si ne sachant peut-être pas comment le jouer)

• En parlant d'infiltré et combat contre les méchants, Nicolas Cage a parfois la tête de Serpico avec sa teinte et barbe.

• comme dans le très drôle Here Today de Billy Crystal, le réalisateur semble beaucoup filmer Tiffany Haddish de dos (je n'ai pas vu sinon l'intérêt de par exemple le long plan à l'aéroport où ils gardent longuement au montage quand elle s'éloigne).

• le générique de fin disait que "Léa Seydoux" avait doublé quelqu'un? Elle devait avoir besoin de travailler...J'ai revu le film et c'est sans doute une (rare) erreur de générique: car Léa Seydoux double "Caprice" mais dans 'Crimes du futur' de David Cronenberg (je cherchais donc en vain quelle 'Caprice' Léa Seydoux avait bien pu doublée autour de Nicolas Cage...j'ai écrit au distributeur au sujet de cette erreur de fin de générique mais pas de réponse).

• Je l'ai revu et trouve plus de plaisir juste à cause des acteurs.

• quand il conteste qu'il appartient à la CIA, il dit qu'il est juste "à l'AFTRA", "I think it's a radio " (ça existe, American Federation of Television and Radio Artists: syndicat mais qui a changé de nom en 2012).

• j'ai cette fois souri à sa prétention: par exemple, "je devrais toujours faire confiance à ma chamanique intuition de thespien/tragédien". Ou quand il ne peut pas dire simplement qu'il démissionne mais ose se comparer aux jeunes soldats mourant: "Je me retire comme nos troupes du Vietnam...le cinéma, c'est fini" Le rapprochement est volontairement à gerber et rappelle un peu une expression favorite d'acteur: 'j'ai pris des risques' (sic).

• sous LSD, il se moque d'une sorte de duo Mélanchon et Quatennens assis sur un banc comme les vieux à l'entrée du village corse dans Astérix.

• ces deux adultes sur la falaise se font des films, des rêves éveillés comme des enfants dans un dessin de Gotlib:

Nicolas Cage rejouait déjà des scènes de films mais pas au bord de falaise, mais de train, dans le gentil émouvant Les Moissons du printemps(où il rejouait pour son copain Sean Penn un rôle de Tyrone Power): Pedro Pascal est aussi un bon renvoyeur de balle.

"is that too much? est-ce exagéré?" (entendu à la 50e minute du film où j'ai acquiescé.)

• ps: j'avoue que je ne sais pas encore à quel film fait allusion la grosse tronçonneuse exposée dans la grotte du Fan collectionneur d'artefacts et souvenirs de tournages que j'ai reconnus: la " chainsaw from Mandy"?? Et je ne savais pas que Cage avait beaucoup fait de "sa conduite lui-même dans Gone in 60 Seconds" (selon Le Fan).

• en bref, à force de film dans film, d'ironie dans ironie, saupoudrée de sarcasmes et références, j'ai douté de la sincérité et cinéphilie du tout. "Mais ce qu’il livre est si littéral que, spectateur comme fan, on ne sait plus sur quel pied danser : si c’est du lard ou du cochon ?". Et justement, récemment, avec Cage qui reste excellent, j'ai préféré son cochon dans 'Pig' (critique).